ENTETE1

MRAP

Une nouvelle fois, le racisme a tué




En France, les derniers jours ont été marqués par des événements dramatiques que le MRAP dénonce avec fermeté. À Puget-sur-Argens (Var), dans la nuit du 31 mai au 1er juin, Hichem Miraoui, Tunisien, a été tué par balles par son voisin, qui a aussi grièvement blessé Akif, un jeune homme turc. Le suspect a diffusé des vidéos racistes, revendiquant une idéologie xénophobe et ultranationaliste.

Ces faits apparaissent suffisamment clairs pour que le mobile raciste ait été retenu par le parquet de Draguignan, qui a ouvert une enquête pour « meurtre et tentative de meurtre commis en raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée ». Preuve de son extrême gravité, le Parquet national antiterroriste (Pnat) s’est saisi de l’affaire, désormais confiée à la DGSI et à la SDAT, des chefs susmentionnés en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Comme Maître Mourad Battikh, avocat de la famille endeuillée, le MRAP accueille favorablement la saisine du Pnat, une première pour un crime d’ultradroite. Cela reflète la nécessité d’investiguer si ce double crime s’inscrit dans un projet plus large. Manifestement alcoolisé dans ses vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, le suspect a exprimé un discours hostile à l’immigration, prêtant « allégeance au drapeau français » et appelant à « tirer » sur les étrangers. Autant d’éléments suggérant une intention de troubler l’ordre public par la terreur.
Le MRAP, qui a chargé sa commission juridique d’étudier toutes les voies d’action dans cette procédure, attend que l’enquête fasse la lumière sur les éventuelles ramifications de ce crime raciste, qui porte manifestement la marque de l’extrême droite. Il salue l’engagement des autorités judiciaires, tout en restant vigilant quant à l’issue des investigations. Le MRAP exprime sa profonde compassion envers la famille d’Hichem Miraoui, plongée dans un deuil insupportable, ainsi qu’envers la victime blessée et ses proches.
Par ailleurs, vendredi soir à Alès (Gard), un groupuscule d’extrême droite a attaqué le bar Le Prolé, un lieu fréquenté par des militants communistes. En pleine fête populaire, ces individus ont blessé une vingtaine de personnes, dont l’une a dû être hospitalisée. Ces événements, à Puget-sur-Argens comme à Alès, montrent combien la banalisation des idées xénophobes et racistes dans notre pays, ainsi que la tolérance dont bénéficient les groupuscules d’extrême droite, sont dangereuses et doivent être combattues avec force et responsabilité.
C’est pourquoi le MRAP participera au rassemblement organisé par les associations et syndicats à Montargis le 9 juin prochain à l’occasion de la réunion des extrêmes droites européennes, organisée ce jour-là par le Rassemblement national et les patriotes pour l’Europe à Mormant-sur-Vernisson (Loiret).

MRAP National

Appel de Paris pour la protection du peuple palestinien et la mise en œuvre du droit international




Signé par François Sauterey, coprésident du MRAP National et Renée Le Mignot, présidente honoraire du MRAP.

Appel commun – La protection du peuple palestinien est devenue une urgence absolue. A Gaza, après quelques semaines de suspension, les massacres de masse ont repris, accompagnés d’un siège total et d’une famine généralisée ainsi que des déplacements forcés de populations ; au moins 53 000 Palestinien·es ont été tué·es suite aux opérations militaires israéliennes ; la bande de Gaza est dévastée et devenue inhabitable. En Cisjordanie – y compris Jérusalem-Est – en dix-neuf mois, plus de 1500 attaques de l’armée et des colons ont fait près de 962 morts et plus de 7030 blessé·es palestinien·es ; plus de 40 000 Palestinien·es y ont été déplacé·es de force.

Cependant, alors que le peuple palestinien vit la pire période de son histoire, la légitimité de son combat pour la justice et l’autodétermination face à la volonté d’effacement dont il fait l’objet, est réaffirmée par le droit international. Dans le prolongement de l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ), l’Assemblée générale des Nations unies a exigé par son vote du 18 septembre 2024 la fin de l’occupation israélienne du territoire palestinien et le démantèlement des colonies avant le 18 septembre 2025.

Dès lors, la France et l’Europe doivent s’acquitter de leurs obligations. Elles doivent, comme le précise la résolution de l’ONU, « favoriser, conjointement avec d’autres États ou séparément, la réalisation des droits du peuple palestinien à l’autodétermination et s’abstenir d’entretenir des relations conventionnelles avec Israël dans toutes les situations où celui-ci prétend agir au nom des Palestiniens ou pour des questions les concernant ».

Il y a 80 ans se construisaient les bases d’une justice internationale avec la création de l’ONU, dont la Charte fondait les conditions de la paix. Les États membres adoptaient trois ans plus tard la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Marquons cet anniversaire par notre refus solennel que la loi du plus fort l’emporte sur le droit international en Palestine.

L’Assemblée générale de l’ONU a décidé le 3 décembre 2024 de la tenue d’une conférence internationale. Elle se tiendra du 17 au 20 juin 2025 à New-York. Elle aura pour mission « d’examiner l’application des résolutions de l’Organisation des Nations Unies relatives à la question de Palestine ».

En préalable de cette conférence internationale sous l’égide de l’ONU, nous lançons solennellement un appel pour la protection du peuple palestinien et la mise en œuvre du droit international.

Nous, signataires de cet appel, sommes convaincu·es que c’est l’application du droit international qui garantira la protection du peuple palestinien en lui permettant de vivre enfin en paix et en sécurité. Pour cette raison, nous demandons à la France de reconnaître l’État de Palestine dans le cadre du droit à l’autodétermination du peuple palestinien.

De la même façon, nous sommes convaincu·es que seule la fin de l’occupation et l’arrêt de l’oppression du peuple palestinien permettront à Israël de connaître également la paix et la sécurité. En conséquence nous demandons à la France et aux États membres de l’Union européenne d’appliquer sans tarder les mesures énoncées par la résolution votée par l’Assemblée générale des Nations unies le 18 septembre 2024.


Communiqués du MRAP (Voir aussi les appels et communiqués dont le MRAP est signataire)


Communiqués de Collectifs soutenus par le MRAP