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Enfants à la rue : « Il est temps de faire de chaque enfant sans abri une priorité nationale »

Alors que les associations sur le terrain dénombrent près de trois mille enfants dormant à la rue, un collectif d’environ deux cents élus, de personnalités publiques et de représentants d’associations, parmi lesquels François Ruffin, Anne Hidalgo, Charles Fournier ou Blanche Gardin, appelle, dans une tribune au « Monde », à ouvrir dix mille places supplémentaires d’hébergement d’urgence.

Publié le 13 décembre 2023 à 15h00, modifié le 14 décembre 2023 à 12h50 Temps de Lecture 2 min.

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Chaque nuit en France, parmi les 330 000 personnes sans domicile fixe, près de 3 000 enfants dorment à la rue, selon l’Unicef, privés de conditions de vie dignes et sécurisantes. Les associations sur le terrain dénombrent 700 enfants âgés de moins de 3 ans.

Ce chiffre représente une augmentation de 41 % en seulement un an. Et pourtant, il ne reflète que la partie émergée de l’iceberg. Il ne rend compte que des situations des enfants dont les parents ont réussi à joindre le 115 [le numéro d’urgence pour les personnes sans abri], sans succès.

Privés d’un hébergement d’urgence, ils sont amenés, avec leurs parents, à passer la nuit à la rue, dans une voiture ou sous une tente. Le soir, après l’école, ils n’ont aucun endroit où aller. Les parents d’élèves et les enseignants constatent l’aggravation de la situation au quotidien : depuis la rentrée, une trentaine d’écoles à travers toute la France se sont transformées en hébergements d’urgence la nuit.

Une réponse insuffisante

Avec la fermeture de places d’hébergement, l’inflation, le déficit de logements sociaux et l’intensification des expulsions des bidonvilles et squats, les chiffres explosent et la précarité s’intensifie.

Si nous banalisons cette situation inacceptable, c’est une nouvelle digue morale qui s’effondre.

Face à cette tragédie, il est temps que le gouvernement prenne des mesures adéquates. Le seul maintien des 203 000 places d’hébergement d’urgence actuel est une réponse insuffisante face à l’objectif déclaré de « zéro enfant à la rue ». Ce statu quo néglige la vie de milliers d’enfants, ça ne peut plus durer. Alors que le budget dépensé en 2023 pour l’hébergement était de 3,1 milliards d’euros, le budget 2024 ne prévoit plus que 2,9 milliards.

Nous sommes citoyennes et citoyens, engagés pour la justice sociale, nous sommes des associations, des collectifs, nous sommes élus, députés, sénateurs, maires, nous sommes des personnalités publiques, et nous avons décidé de nous unir pour rappeler le drame que représentent les milliers d’hommes, femmes et enfants qui dorment à la rue chaque soir.

« Une question de dignité »

Notre demande va dans le sens de l’engagement du président de la République Emmanuel Macron en 2017 : « La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici à la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus. C’est une question de dignité. »

La première demande, la plus urgente, est l’ouverture de 10 000 places supplémentaires d’hébergement d’urgence. Ces 10 000 places, votées en commission des finances à l’Assemblée nationale, ont ensuite été supprimées du budget final par le 49.3. Au Sénat, ce combat est également porté par des sénatrices et des sénateurs de tous bords.

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