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MRAP

Observatoire de l’enfermement des étrangers - Une rétention administrative de plus en plus longue, une répression accrue




L’OEE milite contre l’enfermement, sous toutes ses formes, subi par les personnes étrangères et défend leur accès effectif aux droits fondamentaux, sans distinction de genre, de langue, de nationalité, d’opinion politique, d’orientation sexuelle, d’origine ou de religion.

Communiqué de presse

Une rétention administrative de plus en plus longue, une répression accrue

Le 9 juillet 2025, le Sénat a définitivement adopté la proposition de loi qui permet d’allonger la durée du placement en rétention administrative jusqu’à 210 jours (quand le régime « normal » est de 90 jours), jusqu’ici réservée aux personnes étrangères condamnées pour des actes de terrorisme. Sont désormais aussi concernées celles condamnées pour certains crimes et délits graves, celles faisant l’objet d’une peine d’interdiction du territoire français, d’une mesure d’expulsion ou d’une interdiction administrative du territoire, mais aussi celles dont le comportement constitue une « menace d’une particulière gravité pour l’ordre public ».

En prévoyant d’élargir le champ d’application de la rétention jusqu’à 7 mois les parlementaires, à l’instar du gouvernement cèdent à la surenchère répressive et utilisent délibérément une mesure administrative pour priver de liberté des personnes étrangères. La rétention, conçue pour préparer l’éloignement, est ainsi détournée de ses objectifs à des fins punitives. Elle devient une forme d’internement administratif de longue durée, une sorte de « rétention de sûreté » fondée sur des concepts aussi arbitraires que celui de la « menace d’une particulière gravité pour l’ordre public ».

Les parlementaires, comme le gouvernement, continuent d’ignorer les avis et recommandations de la Défenseure des droits ou de la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, tout comme les rapports des associations, qui n’ont de cesse de dénoncer les effets dévastateurs et inutiles de l’enfermement des personnes étrangères.

Salué par le ministre de l’intérieur comme une réforme susceptible de protéger la société contre les individus dangereux, ce texte n’est rien d’autre qu’un signal populiste de plus, à l’attention de celles et ceux qui surfent sur l’amalgame entre personnes étrangères et délinquance.

Le 15 juillet 2025

NON à la doctrine de la guerre préventive ! Retour à la table des négociations !




Dans la nuit de samedi à dimanche, des avions états-uniens ont bombardé plusieurs villes d’Iran, Ispahan, Natanz et surtout l’installation souterraine de Fordo, qu’Israël ne pouvait atteindre. Donald Trump a menacé Téhéran de nouvelles frappes « si la paix n’est pas rapidement atteinte ».

Le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuple (MRAP) condamne cette nouvelle escalade dans un conflit qui risque d’embraser toute la région et au-delà menace la paix mondiale.

D’ailleurs aux États-Unis même, les frappes conjointes lancées par les États-Unis et Israël contre des cibles iraniennes continuent de susciter un tollé au sein du Congrès américain, notamment du côté démocrate. Plusieurs élus de l’opposition estiment que « le président Donald Trump a outrepassé ses prérogatives constitutionnelles, mettant en danger la sécurité internationale et la stabilité régionale. »

Le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a exigé l’activation de la « War Powers Resolution  », une loi censée encadrer le recours du président à la force militaire sans l’aval du Congrès. « Aucun président ne devrait pouvoir entraîner seul la nation dans une guerre aux conséquences aussi imprévisibles, sans stratégie claire », a-t-il déclaré.
De son côté, la députée Alexandria Ocasio-Cortez a qualifié cette attaque de « décision impulsive et irresponsable » en ajoutant « Trump a pris le risque de déclencher une guerre qui pourrait enliser notre pays pour des générations. C’est, à mes yeux, un motif évident et légitime de destitution. »

Le motif invoqué par Israël est que l’Iran pourrait posséder l’arme atomique dans un avenir proche, c’est oublier qu’Israël fait partie des neuf puissances nucléaires de la planète. Et pourtant, c’est la seule à n’avoir jamais reconnu posséder l’arme atomique. Aucune déclaration publique, aucun test revendiqué. Mais selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), Israël détiendrait environ 90 ogives nucléaires. Le Qatar, Oman, l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Turquie et même le Pakistan, pourtant dotés de l’arme nucléaire et non signataires du traité de non-prolifération (TNP), plaident pour « créer une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, s’appliquant à tous les États de la région sans exception ».

Le MRAP a toujours dénoncé les crimes commis par la dictature islamique au pouvoir en Iran, notamment les exécutions. Le MRAP dénonce aussi la répression à l’égard des femmes en faisant sien le slogan « Jin, Jiyan, Azadi  ». Le MRAP est solidaire du peuple iranien, victime à la fois de la dictature et des bombardements combinés d’Israël et des États-Unis.

Le mouvement condamne les déclarations d’ Emmanuel Macron : parler du « droit d’Israël à se défendre » est un comble alors que c’est Israël qui a attaqué l’Iran en violation du droit international qui garantit chaque État contre des opérations militaires sans déclaration de guerre. Une guerre ouverte entre Israël et l’Iran risque d’entraîner une réaction de l’OTAN. Les États-Unis n’ont laissé aucun doute à ce sujet. La France risquerait alors d’être entraînée à son tour dans la guerre.

C’est la paix mondiale qui est menacée.

IL y a urgence à ce que la diplomatie reprenne la main et que les bombes se taisent. L’ONU doit reprendre le rôle qui était le sien lors de sa création «  préserver les générations futures du fléau de a guerre qui, par deux fois en l’espace d’une vie humaine, a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances »

Bureau National du MRAP – 22 juin 2025

Communiqués du MRAP (Voir aussi les appels et communiqués dont le MRAP est signataire)


Communiqués de Collectifs soutenus par le MRAP