Le pays est ruiné, la population est cruellement réprimée, l’État est livré à différentes forces d’occupation, 6 millions de Syriens vivent dans l’exil. Mais des forces de résistance continuent à se reconstruire sans cesse et, en décembre 2024, à l’occasion d’une conjoncture nationale et internationale favorable, c’est un régime sinistre et sa façade sinistre, mais vermoulue qui s’écroule.
Le MRAP partage l’immense soulagement et la joie du peuple syrien. Il espère que cette libération sera féconde et que les différentes forces présentes dans le pays sauront écarter le risque de toute nouvelle forme de dictature, qu’elles sauront appliquer une justice reconstructive pour traiter les crimes commis et construire un nouvel État démocratique, respectueux de toutes les composantes de cette population historiquement variée.
Il y a en particulier de fortes inquiétudes au sujet du Rojava . Depuis plus d’une décennie, les Kurdes de Syrie ont porté un projet politique social, féministe, écologique fondé sur l’autonomie démocratique et la coexistence pacifique entre toutes les communautés. Le leader de la coalition qui a renversé le régime a promis de respecter les minorités, espérons qu’il tiendra sa promesse.
La Turquie profite de la chute de la dictature baasiste pour intensifier ses bombardements sur le Rojava et exploiter la transition pour semer le désordre et le chaos, notamment dans les régions kurdes, compromettant les efforts pour une paix durable. Un responsable kurde parle d’un risque de « nettoyage ethnique ».
Dans le même temps, Israël, en plus d’occuper le Golan syrien, a pénétré en territoire syrien avec des chars, sous prétexte de « sécuriser ses frontières ».
Le MRAP pour sa part, restera particulièrement vigilant et assure de toute sa solidarité le peuple syrien tout entier. La communauté alaouite, en particulier, ne doit pas payer pour les crimes du clan Assad.
Le MRAP veillera également à ce que la France et l’Europe continuent, contrairement à certaines déclarations hâtives et honteuses, à accueillir et traiter comme tels les réfugiés et les demandeurs d’asile syriens, qu’ils souhaitent retourner dans leur pays ou rester chez nous, où ils ont souvent trouvé leur place.
MRAP National