Cette version inédite de l’histoire ne fait qu’ajouter de la confusion à un drame longtemps occulté à propos duquel l’État français, malgré les communiqués des présidents François Hollande en 2012 et Emmanuel Macron en 2021, n’a toujours pas reconnu pleinement sa responsabilité.
Elle contredit les travaux des historiens qui ont travaillé sur cet événement.
L’appel de la Fédération de France du FLN à désobéir à un couvre-feu raciste et inconstitutionnel, proclamé en octobre 1961 à l’initiative du premier ministre Michel Debré pour s’opposer à la volonté politique de la France d’accepter l’indépendance de l’Algérie, était un appel à ce que les Algériens de la région parisienne sortent simplement dans la rue, vêtus de leurs habits du dimanche, sans avoir sur eux aucun objet pouvant être qualifié d’arme. Le FLN a même organisé la fouille des personnes répondant à cet appel dans leurs principaux lieux de départ comme les bidonvilles de la région parisienne.
Nous protestons contre cette version inexacte de l’histoire que la Maire Adjointe a présentée, en faisant porter sur les organisateurs de cette réponse pacifique et non violente le poids de l’ignoble répression meurtrière qui a été orchestrée par le préfet de police Maurice Papon, qui sera condamné par ailleurs pour complicité de crimes contre l’humanité pour son rôle à la Préfecture de la Gironde sous l’occupation nazie. La justice lui a donné tort dans sa tentative d’imposer aux historiens cette version mensongère des faits qu’a reprise la Maire Adjointe, Mme Fatma NAKIB.
Les organisations ci-dessous dénoncent avec la plus grande vigueur cette interprétation tendancieuse de l’histoire. Elles demandent à la Mairie qu’elle dise qu’elle ne les reprend pas à son compte ; qu’elle pense au contraire que la France doit abandonner les mensonges proférés sur cet événement par les autorités officielles pendant plusieurs décennies ; et qu’elle reconnaît la gravité des faits que les travaux scientifiques ont mis en évidence. Des faits que des historiens britanniques ont qualifié de répression la plus meurtrière d’une manifestation pacifique de toute l’histoire contemporaine de l’Europe occidentale.
MRAP Montpellier - 17 octobre
Lors du Rassemblement annuel consacré à la commémoration des massacres odieux du 17 Octobre 1961 auquel ont appelé les organisations ci-dessous, Madame Fatma NAKIB , Maire Adjointe, représentante de la Mairie, a déclaré à la fin de son discours que le FLN portait une responsabilité dans ce massacre en déclarant : « comment nier que cette stratégie de la branche française du FLN n’était pas irresponsable.... »