Face à la barbarie, l’État de droit
La tragédie d’Arras a endeuillé l’école de la République et la nation toute entière. Le MRAP partage l’effroi de la communauté éducative.
A la barbarie, nous ne pouvons opposer que cette émotion partagée et la raison.
En quoi l’impasse administrative vécue par Mohamed M et sa famille en 2014 (en l’absence de titre de séjour, le droit au travail, au logement sont sérieusement entravés) a pu pousser ultérieurement l’élève apprécié de ses professeurs vers une idéologie mortifère et le passage à l’acte ? Il avait 11 ans et le terrorisme n’est pas génétique.
Ne pas céder au terrorisme exige de défendre la démocratie et le respect du droit.
Personne ne peut être condamné pour un acte qui n’a pas été commis. Personne ne peut être condamné pour un acte commis par un membre de sa famille. Toutes celles et ceux qui remettent ce principe en cause font régresser la civilisation.
Le Parlement doit examiner dans les semaines qui viennent un nouveau projet de loi sur l’immigration. Le MRAP entend que le texte respecte les déclarations et conventions internationales signées par la France, notamment la déclaration universelle des droits de l’Homme, la convention internationale des droits de l’enfant, la convention de Genève établissant le droit d’asile. Tout autre texte ferait régresser notre pays et contrairement aux apparences porterait atteinte à la sécurité de nos concitoyennes et concitoyens. On ne peut, en effet, vivre en paix quand d’autres sont privés de leurs droits.
Le MRAP s’honore d’avoir défendu en 2008 le droit de la famille M comme il s’attache à le faire lorsqu’il accompagne les personnes étrangères pour la reconnaissance de leurs droits. Il entend poursuivre son action en ce sens.
Le 16 octobre 2023