Édito du mois de janvier Une bonne année 2021 ?
Bonne année ! Évidemment, les attentes sont nombreuses, pour cette année que tout le monde souhaite meilleure que celle dont nous sortons.
Dans tous les domaines, nous avons besoin de progrès significatifs.
D’abord, bien sûr, sortir de la crise sanitaire. Et aussi réduire les souffrances sociales, immenses, en France et dans le monde. Et encore contrer les menaces environnementales de plus en plus pressantes pour notre planète. Et même si nous restons simplement dans le champ d’action du MRAP, nos souhaits sont déjà multiples et urgents.
En 2021, le racisme, sous toutes ses formes, doit reculer. Nous ne voulons plus voir des cimetières ou des lieux de cultes profanés par des croix gammées, des hommes et des femmes insulté.e.s ou agressé.e.s, voire tué.e.s à cause de leurs origines réelles ou supposées. Nous ne voulons plus avoir à dénoncer et poursuivre en justice les propos méprisants ou haineux qui infestent non seulement les réseaux sociaux mais aussi certains discours politiques.
L’année 2021 subit déjà la pression de l’année électorale qui la suivra. La triste concurrence démagogique inspire plusieurs projets de loi actuellement en débat, vers la désignation de boucs émissaires, vers des mesures sécuritaires contre les plus faibles, vers la stigmatisation et la mise en opposition de différentes parties de la population.
Les discriminations doivent cesser de gangrener la vie sociale, cesser d’empêcher une partie de la population, à cause de son type physique ou de son origine, de jouir dans la sérénité de tous ses droits, ses droits à l’égalité, au travail, au logement, à l’éducation, à la santé....
Comptera-t-on encore cette année des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants morts en Méditerranée ou ailleurs, sur les routes de l’exil, ou sur celles de la recherche d’une vie meilleure ? Et s’ils parviennent en Europe, devront-il encore croupir dans des conditions indignes et connaître des années de précarité et d’insécurité avant d’accéder à une vie tout simplement normale ?
L’année 2020 n’aura pas seulement été, pour les peuples du monde, celle d’une crise sanitaire. Des guerres meurtrières, y compris et même surtout pour les civils, ravagent plusieurs régions du monde. Elles sont cyniquement alimentées par un prospère commerce des armes. Peut-on espérer en 2021 des progrès dans la résolution pacifique des conflits qui poussent des populations à se dresser les unes contre les autres ? Des progrès dans le respect des peuples les uns pour les autres, dans leur fraternité, leur amitié, leur solidarité ?
Mais les mots sont insuffisants : il ne convient pas d’émettre, en ce mois de janvier, des vœux, des souhaits et des attentes. Les progrès dont nous parlons, si nécessaires à l’humanité, dépendent en réalité de nous, de notre volonté de les faire triompher. Non, les vœux ne suffisent pas à construire l’espoir. C’est notre mobilisation qui y contribuera.
Jean-François Quantin, Co-président du MRAP