Il constate cependant avec effroi que quelques 10 millions d’électeurs ont voté pour le Rassemblement National qui fait du racisme et de la xénophobie, du rejet des migrants des éléments fondamentaux de son programme politique. Le MRAP jugeait depuis longtemps nécessaire cette unité contre l’extrême droite et il pense qu’elle devra s’inscrire dans la durée.
Cette mise en échec de l’extrême droite – dont "on" annonçait pourtant la victoire – a pris la forme d’une vaste mobilisation des acteurs de la société civile, des forces syndicales et associatives, des partis politiques. Le MRAP a fait le choix d’en être partie prenante estimant que seules des candidatures unitaires pouvaient permettre de s’opposer au RN ! Le « Nouveau Front populaire » (NFP) répondant à ce souhait, il a décidé de participer à ce front. Cette initiative était porteuse non seulement d’un refus de l’extrême droite, mais aussi de propositions positives répondant aux difficultés réelles de la population que le Rassemblement National, après des années de politique macroniste, aurait encore aggravées. Cette dynamique porteuse de progrès social et démocratique doit être prolongée. Les comités locaux du MRAP y participeront activement.
Comme il le fait depuis 75 ans, le MRAP continuera le combat contre les idéologies discriminatoires, quelle que soit l’issue du moment politique actuel. Avec le mouvement social, avec tous les partenaires qui partagent cette conviction, il continuera de dénoncer les soit disant solutions fondées sur la haine de l’autre, en particulier l’immigré et sur la préférence dite nationale. Il défendra, y compris dans les collectifs, ses propres revendications et propositions. Il sera particulièrement attaché à soutenir les politiques garantissant un accueil digne pour tous, la lutte contre toutes les formes, expressions ou manifestations de racisme et de discriminations. Dans l’immédiat, il demande l’abrogation des lois asile-immigration, l’instauration du droit de vote pour tous les étrangers, des moyens pour la Justice afin qu’elle puisse efficacement poursuivre et sanctionner les auteurs de propos ou actes racistes.
C’est aussi à ce prix que nos sociétés pourront répondre à l’urgence sociale, écologique et démocratique, retrouver la paix, l’égalité et la fraternité.