Soutien à la régularisation de tou.te.s les "sans-papiers"
Lettre que le comité local de Nice du MRAP a adressée au Président de la République, au Premier Ministre et au Ministre de l’Intérieur demandant la régularisation du séjour de tou.te.s les "sans-Papiers".
Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples.
Comité des Alpes-Maritimes, c/o Habitat et Citoyenneté, 28 rue Dabray, 06000 NICE
Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
Notre comité MRAP 06 apporte son plein soutien à la demande de régularisation du séjour portée par la Marche des Sans-Papiers.
Depuis le début de cette crise sanitaire de la Covid 19, les sans-papiers, sont en première ligne dans plusieurs secteurs de l’économie (aide à la personne, restauration, nettoyage, livraison, logistique, BTP, agriculture, ...). Alors même qu’elles et ils ont été les premiers de corvée et ont concouru à sauvegarder l’économie mais également des vies humaines, aucune reconnaissance ne leur est accordée par l’octroi d’un titre de séjour.
Leurs conditions de vie - entassés dans des foyers de migrants insalubres, hôtels ou abris, voire SDF- et leurs conditions de travail, sans toujours les protections et les distanciations nécessaires face à la Covid 19, accentuent leur vulnérabilité face à ce virus dont ils sont aussi et de façon totalement involontaire, susceptibles de devenir des vecteurs.
En outre, celles et ceux d’entre eux qui ont dû cesser le travail pendant le confinement n’ont pas pu bénéficier du chômage partiel du fait de leur situation administrative. Elles et ils se retrouvent donc dans une situation d’extrême précarité, avec leur enfants pour beaucoup.
Leur force de travail est exploitée par des bureaux d’intérim ou des patrons qui s’exonèrent de respecter le code du travail lorsqu’il s’agit de personnes sans-papiers. Ils profitent ainsi d’une main d’œuvre à bas coût, interchangeable et corvéable à merci puisque sans protection juridique.
Leur situation administrative de sans-papiers rend impossible l’accès à un logement décent, à l’éducation (surtout pour les mineur.es étranger.es isolé.es) alors même qu’elles et ils déclarent leurs ressources et paient leurs impôts et que ces droits sont des droits fondamentaux inscrits dans la Déclaration Universelle des Droits Humains. Elles et ils sont également victimes de violences policières, que ce soit dans la rue, les campements ou dans les centres de rétention administrative, qui pensent ainsi, en leur « pourrissant la vie », pouvoir décourager les prétendus « flots de migrants » qui arrivent en France.
Pourtant, beaucoup sont là depuis de longues années (8, 10 voire plus) ! Des enfants sont nés sur notre territoire et ont vocation à devenir français.
Les conflits entretenus par les vendeurs d’armes (dont la France) qui se développent un peu partout dans leurs pays, le dérèglement climatique et les pollutions entraînant désertifications, inondations et l’impossibilité de cultiver les terres, l’accaparement des terres par les multinationales n’employant que peu d’autochtones et produisant des aliments qui ne servent pas à les nourrir, frappent très durement leurs pays et ne laissent que l’émigration comme solution pour survivre. Or, il est devenu désormais impossible d’obtenir des visas pour venir légalement.
Plusieurs pays européens – l’Espagne et l’Italie - et même le nouveau président des Etats-Unis Joe Biden, ont décidé de régulariser massivement les étrangers sans–papiers sur leurs territoires ; donc cela est possible !
Aussi, nous appuyons la demande de régularisation du séjour de tou.te.s les « sans-papiers » qui en feront la demande.
Nice, le 14/03/2021.
Le président,
Christian MASSON