Sahara Occidental : Le référendum d’autodétermination est la solution au conflit
En mars 2001, le Maroc avait envisagé de construire une route qui traverserait à El Guerguerat au Sud-Ouest du Sahara occidental la zone tampon prévue par l’accord de cessez-le-feu de 1991 entre le Maroc et le Front Polisario sous l’égide de l’ONU. A l’époque, le secrétaire général des Nations unies s’était opposé à cette construction en soulignant que « certaines des activités entreprises pourraient contrevenir à l’accord de cessez-le-feu ».
Quelques années plus tard, le Maroc récidive en construisant une route asphaltée au même endroit pour pouvoir exporter vers la Mauritanie et d’autres pays d’Afrique les richesses exploitées illégalement dans les territoires sahraouis occupés.
Face au silence et à l’immobilisme des Nations-unies devant cette violation du cessez-le-feu, plusieurs dizaines de civils sahraouis ont organisé depuis le 21 octobre des manifestations non violentes pour fermer la brèche illégale et empêcher la circulation des camions. Comme elle l’a fait en novembre 2010 en démantelant et en brûlant le camp de Gdeim Izik installé par des milliers de Sahraouis, l’armée marocaine a lancé le 13 novembre une opération militaire contre les manifestants sahraouis. L’armée sahraouie est intervenue pour protéger les civils sahraouis et a engagé des opérations contre l’armée marocaine.
Le gouvernement français a appelé à « tout faire pour évier l’escalade » et « revenir à une solution politique ». En encourageant la politique expansionniste du pouvoir marocain qui réprime la population sahraouie des territoires occupés et refuse l’autodétermination du peuple sahraoui, le gouvernement français porte une lourde part de responsabilité dans la situation actuelle. Il doit en tirer les conséquences en arrêtant son soutien au pouvoir marocain et en l’amenant à respecter ses engagements et le droit international.
Le MRAP condamne l’agression contre des civils sahraouis par les forces militaires marocaines ainsi que la violation du cessez-le-feu de 1991. Estimant que la poursuite des hostilités constitue un risque grave dans la région, il appelle le Conseil de sécurité des Nations unies à agir sans retard pour stopper l’agression marocaine contre le peuple sahraoui, répondre à ses justes revendications contre l’occupation illégale de son territoire et organiser rapidement le référendum autodétermination (en application du mandat prioritaire de la Mission des Nations unies pour le Sahara occidental) qui permettra enfin au peuple sahraoui de décider librement et démocratiquement de son avenir.
Paris, le 16 novembre 2020