Depuis le 3 janvier, Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon, est en grève de la faim : il veut ainsi obtenir des papiers pour son apprenti guinéen Laye Fodé Traoré. Il y a encore peu, celui-ci était parfaitement en règle : mineur, il était pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) et en formation de boulanger, apprenti chez Stéphane Ravacley.
Hélas, un jour vint où il eut 18 ans. Et alors, plus de prise en charge par l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) et une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) !
Pourtant, son patron, qui a apprécié ses qualités, veut le garder, et il n’y a pas tant de candidats pour ce métier fatiguant !
On se croirait dans le sketch de Fernand Raynaud :
« J’aime pas les étrangers parce que ... ils viennent manger le pain des français ! Il est monté sur un bateau, et il a été loin au-delà des mers Et depuis ce jour-là, bah on ne mange plus de pain… Il était boulanger … »
Ce qui devait arriver, est arrivé : Stéphane Ravacley a fait un malaise le 12 janvier et a été conduit aux urgences. Pourtant il refuse d’arrêter son combat, et poursuit sa grève de la faim !
Le MRAP apporte tout son soutien à ce boulanger, à son combat et à son apprenti. Le MRAP exige que la situation de Laye Fadé Traoré soit régularisée et qu’il obtienne des papiers.
Ce cas est emblématique d’une situation à la fois inhumaine et absurde que les associations dénoncent de longue date.
De nombreux mineurs perdent du jour au lendemain de leurs 18 ans, tous leurs droits à un toit, à une prise en charge, à une formation. Jusque là protégés par l’État, engagés dans des parcours de formation et d’intégration, souvent après de douloureuses épreuves, ils voient cet élan et ces efforts brisés pour un retour brutal vers un pays qu’ils ont fui. Et notre pays se prive d’une jeunesse et d’une main d’œuvre qui lui manquent.