Reconnaissance de l’assassinat de Ali Boumendjel : Monsieur Macron, encore des efforts !
Le Président de la République a reconnu officiellement, au nom de la France, les tortures et l’assassinat en 1957, par l’armée française de l’avocat Ali Boumendjel, dirigeant indépendantiste algérien. Il l’a fait, c’est important, en recevant ses quatre petits-enfants. Cet assassinat avait été maquillé en suicide.
Le MRAP ne peut que se féliciter de ce premier pas accompli dans la logique des préconisations du rapport de Benjamin Stora sur "les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie".
Mais il faut aussi permettre le travail des historiens en ouvrant réellement les archives alors qu’elles sont devenues de plus en plus cadenassées.
Il reste beaucoup à faire pour arriver à la reconnaissance officielle et à la condamnation de TOUS les crimes – crimes de guerre et crimes contre l’humanité – dont la France porte la responsabilité dans la période de conquête coloniale de l’Algérie et dans celle de sa guerre de Libération Nationale. Il faut reconnaître la nécessité de leur juste réparation.
Les gestes symboliques et les déclarations du Président de la République sont nécessaires. Mais pour faire droit aux exigences de dignité et de justice, aux exigences de l’amitié entre les peuples algérien et français, la reconnaissance explicite et officielle des faits historiques, la désignation des responsabilités, la condamnation du caractère criminel de la colonisation sont impératifs.
Paris, le 3 mars 2021