Longtemps avant qu’il se déclare candidat aux Élections à la Présidence de la République, Éric Zemmour poursuivait son but, installé comme chroniqueur vedette / journaliste / historien sur CNews. C’est ainsi que pour enlever tout scrupule à une partie de l’électorat qu’il voulait séduire, il a tenu à plusieurs reprises des propos tels que : « Pétain a sauvé des juifs » ou « Pétain a sauvé les juifs » qu’il n’a jamais démentis et encore moins reniés.
À la suite de ces propos, le MRAP s’est constitué partie civile avec d’autres associations contre Éric Zemmour pour contestation de Crime contre l’Humanité. En première instance, le Tribunal a considéré que les propos avaient été tenus « à brûle-pourpoint », ce qui exonérait Éric Zemmour de toute intention coupable. Le MRAP a fait appel et, hier, la Cour a confirmé la relaxe d’Éric Zemmour mais avec une motivation différente des premiers juges mais déconcertante : en affirmant « Pétain a sauvé des juifs ou sauvé les juifs français », Éric Zemmour ne remet pas en cause, selon la Cour d’Appel de Paris, le nombre des déportations et des assassinats commis par les nazis contre les juifs français.
En second lieu, la Cour d’Appel estime que puisque le Maréchal Pétain a été condamné (à mort le 23 avril 1945) pour intelligence avec l’ennemi, il n’a pas été poursuivi pour Crime contre l’Humanité (et pour cause, le crime n’existait pas), les propos d’Éric Zemmour ne sont pas du négationnisme au sens de la loi Gayssot qui, rappelons-le, date du 13 juillet 1990.
Le MRAP, indigné par ce recul considérable infligé à la loi Gayssot sur la contestation de Crime contre l’Humanité, s’est pourvu en cassation.
Nous n’oublions pas que le MRAP fut fondé par des rescapés des camps de concentration et d’extermination pour qui les Droits de l’Homme étaient universels.
Avec tristesse, nous constatons que le long travail législatif et jurisprudentiel initié avec la loi du 1er juillet 1972 (dite loi Pleven) puis avec la loi Gayssot en 1990, un mouvement inverse de déconstruction semble initié en jurisprudence.
Or, sans ces lois qui sont une barrière face aux ravages de la haine qui se cache sous la réécriture ou la négation de l’Histoire, vivre ensemble deviendra impossible.