Pour des vaccins, biens communs de l’humanité
Il y a un an, le 11 mars 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) déclarait l’état de pandémie mondiale. Cette pandémie de COVID-19 a gagné toute la planète et a fait plus de 2,5 millions de morts selon l’OMS.
Tant que le virus perdurera dans certains pays, la menace pandémique est un risque pour le monde entier. La réponse ne peut être que dans la solidarité de tous les peuples. Elle interdit les égoïsmes et les privilèges comme le déclare "l’Appel de Paris" lancé par un collectif de scientifiques, médecins, économistes, syndicalistes et responsables d’ONG. Les intérêts privés, les considérations marchandes et les tractations opaques instaurent une intolérable pénurie mondiale de vaccins. Alors que c’est l’ensemble de la société qui supporte les coûts à travers notamment le financement public de la Recherche et Développement, à travers les achats opérés par l’Assurance maladie, les profits des sociétés pharmaceutiques explosent !
Face à la recherche de profits pour les actionnaires, ce que nous craignions est devenu réalité : un système à double vitesse qui laisse des millions de personnes sans accès aux vaccins. Il est urgent que les citoyen·ne·s fassent cesser ce scandale et valoir leurs exigences. Dès octobre, l’Afrique du Sud et l’Inde et une centaine d’autres pays ont demandé une dérogation temporaire sur la propriété intellectuelle afin de permettre la diffusion effective des vaccins et du matériel médical dans les pays pauvres. La demande est bloquée par les pays riches. L’Union européenne refuse toujours de transiger sur cette question. La France brille par son silence complice. Les dons des pays occidentaux aux pays pauvres ne sont que des effets de communication pour masquer la triste réalité et couvrir l’injustice.
Pourtant, il y a urgence, aucun pays ne pourra sortir seul de cette pandémie ; l’égoïsme des pays riches doit céder la place au partage des connaissances et à la solidarité. Rien ne saurait justifier plus longtemps les monopoles de l’industrie pharmaceutique, la défense acharnée des brevets et la spéculation financière sur la santé. Devant l’urgence et l’étendue de la pandémie, les brevets sur les vaccins doivent être levés, toutes les forces industrielles publiques ou privées doivent être mobilisées, réquisitionnées si nécessaire. Le MRAP réaffirme que la santé est un bien commun. Les vaccins anti-Covid-19 doivent être un bien commun de toute l’humanité. Il soutient l’appel de Paris et l’initiative citoyenne européenne (ICE) exigeant que la Commission européenne prenne des mesures pour faire des vaccins et des traitements anti-pandémiques un bien public mondial, librement accessible à tous (https://noprofitonpandemic.eu/fr/).
Il refuse un monde où les intérêts privés et la logique économique empoisonnent la terre, répandent la famine et la guerre et, comme aujourd’hui, barrent l’accès à la santé pour tous.
Paris, le 10 mars 2021
Édito du mois de février : Les vaccins, un bien commun de l’humanité