MRAP Nanterre - Exposition Elie Kagan, photographe indépendant 1960-1990
La programmation des manifestations d’ouverture se place sous la bannière de l’indépendance intellectuelle. La première exposition temporaire dans le nouvel équipement de La contemporaine est consacrée au parcours d’Elie Kagan, qui se voulait d’abord un « photographe d’archive et d’histoire », indépendant et franc-tireur.
Jusqu’au 7 mai prochain, venez découvrir- ou redécouvrir- à Nanterre cette œuvre singulière qui constitue une remarquable archive visuelle des décennies 1960-1990.
C’est à Élie Kagan, photographe engagé et formidable archiviste de son époque, que La contemporaine consacre son exposition inaugurale dans le bâtiment conçu par l’atelier Bruno Gaudin sur le campus de l’Université Paris Nanterre. Cette exposition s’appuie sur plus de 200 000 images -négatifs, tirages, planches-contacts et diapositives-, accompagnées d’archives professionnelles, confiées à La contemporaine en 1999 par la famille du photographe.
Autodidacte, passionné par le monde social et politique, volontiers provocateur, Élie Kagan fixe sur la pellicule meetings, manifestations, événements culturels, réunions et rassemblements politiques. Sa production constitue une archive historique et visuelle de la vie politique, intellectuelle et culturelle française des années 1960 aux années 1990. Photoreporter engagé, il est de toutes les manifestations d’une époque riche en la matière. Il sera l’un des rares à saisir par l’image les violences policières perpétrées à l’encontre des Algériens dans la nuit du 17 octobre 1961.
Exposer un photographe de presse indépendant, c’est ici montrer le quotidien d’un photoreporter des années 1960 aux années 1990 ; mais aussi un matériel photo-graphique marqué par ses usages et ses circulations : magazines, presse, revues, affiches, livres et brochures... Le parcours revient sur les différentes interprétations du travail d’Élie Kagan en s’attachant à sa réception, de la production militante aux photographies investies de revendications mémorielles. Il donne aussi à découvrir une dimension méconnue de son oeuvre. Témoin de son temps, Kagan aime flâner dans Paris, dont il capte les transformations urbaines et sociologiques. C’est un rapport existentiel à la photo-graphie qui se donne alors à voir : une façon de vivre, au jour le jour, porté par les rencontres, les accrocs ou les surprises du quotidien...
à la Contemporaine, 184, cours Nicole Dreyfus, Nanterre