MRAP Vitry - Rassemblement pour le respect de la dignité à Vitry

Un rassemblement, à l’appel de plusieurs organisations et partis a eu lieu jeudi soir 10 février sur le parvis de la Mairie de Vitry-sur-Seine qui a réuni une centaine de personnes.
Ci-dessous la déclaration du Mrap de Vitry.


Bonjour à toutes et tous et bravo d’être là aussi nombreux pour manifester notre colère !
Au nom du MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), inscrit de longue date dans la lutte contre toutes les formes de racisme, je viens témoigner tout d’abord de notre solidarité avec le peuple Afghan actuellement sous l’oppression du régime des talibans et de notre soutien en particulier aux femmes…
Un certain candidat aux plus hautes fonctions de l’Etat, ce mardi 8 février à la matinale de France Inter a tenu des propos totalement indignes à l’encontre de citoyennes et citoyens en citant trois villes de banlieues parisiennes, Trappes, Viry-Châtillon et notre ville, Vitry-sur-Seine, comme étant l’Afghanistan aux portes de Paris.
Ces paroles clairement provocatrices n’ont qu’un seul but stigmatiser des populations pour stimuler la haine de l’autre encore et encore et susciter des actes de violences dans un climat déjà propice.
Le MRAP exprime son indignation avec force contre ces propos tenus et contre l’espace donné par des journalistes à l’expression de telles paroles haineuses.
Le 1er juillet 2022, le MRAP, la LDH, la LICRA, L’UJFP et beaucoup d’autres organisations anti-racistes vont célébrer le 50ème anniversaire de l’adoption de la loi Pléven de 1972, loi votée à l’unanimité tant à l’Assemblée Nationale qu’au Sénat. Cette loi fait du racisme un délit et non une opinion.
A l’occasion de cette toute proche commémoration de la loi Pléven, le MRAP pose la question : « Comment une personne condamnée pour provocation à la haine raciste, qui n’a pas hésité à réhabiliter Papon et Pétain, peut-elle être candidate à la Présidence de la République ? ».
On ne peut que se féliciter de la réaction immédiate du maire de Viry-Châtillon dans une plainte déposée à l’encontre des propos de ce candidat, comme de celle du maire de Trappes déjà engagé dans une procédure judiciaire avec ce même candidat et contre le venin qu’il a déjà répandu en stigmatisant, notamment la ville de Trappes, ses citoyennes et citoyens.
Concernant notre ville de Vitry, nous attendions de la part de notre Maire, M. Pierre Bell-Loch, une déclaration, celle-ci tardant à se faire connaître a laissé les militantes et militants du MRAP sidérés par le manque de courage et d’affirmation du premier magistrat de notre Ville quand il énonce qu’il ne lui semble pas nécessaire de répondre et de faire plus de publicité à Monsieur E.Z.
Nous disons que là n’est pas la question car les propos tenus tombent sous le coup de la loi et à ce titre doivent être condamnés par la justice.
La position de notre Maire en de telles circonstances nous laisse plus que perplexes car si l’on ne peut envisager une possible connivence avec la posture de ce provocateur, on est en droit de se demander où se place son courage à défendre l’honneur de ses concitoyens ? Lesquel-les sont en sont en droit d’attendre une position solide et ferme face à toute provocation de haine.
Ne rien dire, c’est en quelque sorte cautionner et se taire au prétexte de ne pas faire de publicité peut s’apparenter à une forme de lâcheté.
On est de ce fait, en droit de se demander si la lutte contre le racisme représente une cause majeure pour les élu-e-s de la majorité municipale.
Nous ne pouvons, au nom de notre organisation, trouver que la position prise par le Maire avec l’équipe de la majorité municipale est adaptée au climat général qui sévit dans ce pays et que certain-e-s candidats à l’élection présidentielle ont largement contribué à créer.

Vitry, le 10 février 2022