Le MRAP, mouvement de lutte contre le racisme, est tout autant, ainsi que son nom l’indique, celui qui prône l’amitié entre les peuples. Il n’a pu malheureusement qu’évoquer rapidement les trop nombreux pays où les peuples vivent des situations d’oppression, de négation de leurs droits, de rejet et de haine pouvant aller jusqu’aux pires horreurs, voire au génocide. Pour illustrer cette solidarité qui a toujours fait l’essence même du MRAP, le congrès a accueilli Madame l’Ambassadeur de Palestine en France, à qui nous avons rappelé notre combat permanent pour les droits du peuple palestinien, pour la reconnaissance de son État, conformément au droit international et aussi la condamnation des violences intolérables que fait subir le gouvernement israélien à ce peuple. C’est aussi avec respect et émotion que le congrès a accueilli Madame Ariane Raoufi, une jeune femme afghane, qui, avec dignité et rigueur, est revenue sur la tragédie que traverse son peuple. Après avoir rappelé l’histoire et la genèse de ce pays, elle a évoqué la situation dramatique vécue actuellement. Les échanges ont été riches et le MRAP a évidemment rappelé son exigence d’un accueil général de toutes les Afghanes et de tous les Afghans qui fuient la terreur, conformément à la tradition de notre pays, sans aucune sélection, sélection hélas privilégiée par notre gouvernement actuel et que nous ne cesserons de dénoncer.
Le MRAP n’a pas seulement vocation à prendre des positions, celles qu’il estime justes et conformes au respect de la dignité humaine, il est une force active de transformation de notre société. Se réclamant d’un antiracisme de proximité, Il a fait un bilan des actions que mènent sans relâche, sur le terrain, ses comités locaux et ses militants. Le MRAP a une longue tradition d’action juridique et sa commission juridique, articulée autour d’un service juridique, coordonne efficacement le travail de ses avocats. Sa tradition dans le domaine éducatif n’est pas moins longue et permanente. La plupart de ses comités ont témoigné de leur engagement auprès de la jeunesse et auprès des populations confrontées aux discriminations. Le congrès a fait le bilan des formes variées d’interventions et des outils utilisés, parfois nouveaux. Il a aussi réfléchi aux projets qu’il entend développer à l’avenir.
C’est pour prolonger et renforcer cette action que le congrès a enfin réfléchi à son fonctionnement et à ses instances. La présidence est nécessairement collégiale et limitée dans sa durée. Cet éditorial exprime la volonté de la nouvelle coprésidence de continuer et d’élargir un combat hélas plus que jamais nécessaire dans notre société où le pire rôde, comme le démontre l’actualité.
Les coPrésident.e.s
Kaltoum GACHI | François SAUTEREY | Jean-François QUANTIN |