Rendre hommage aux victimes de la répression de la manifestation du 17 octobre 1961
Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers de travailleurs algériens et leurs familles ont manifesté pacifiquement à Paris pour le droit à l’indépendance de l’Algérie, pour leur droit à l’égalité et à la dignité, contre le couvre-feu raciste qui leur était imposé.
Alors que la manifestation était pacifique, la répression s’est abattue sur les manifestants avec une grande violence : des milliers d’arrestations, des centaines de morts ou disparus. Le préfet de police de Paris qui conduisait les opérations était Maurice Papon, condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l’humanité pour des actes commis entre 1942 et 1944. Nous savons aujourd’hui que Charles de Gaulle, alors le président de la République, était au courant. Au nom de la raison d’État, le silence fut organisé sur cette tragédie par le pouvoir de l’époque et ses successeurs. C’est grâce à l’action de citoyens, historiens, écrivains, associations, grâce au foisonnement d’initiatives militantes, que la vérité a pu émerger.
Rendre hommage aux victimes de la répression de la manifestation du 17 octobre 1961, c’est refuser la violence d’État utilisée pour réprimer les manifestations, c’est refuser la banalisation des violences policières, dont est notamment victime la jeunesse des populations issues de l’immigration.
1962- 2022 : l’indépendance de l’Algérie est une victoire sur le colonialisme
Il est essentiel de maintenir vivante la mémoire, lutter contre la réhabilitation du colonialisme et de leurs tenants. En cette année du 60ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, nous tenons à affirmer que la victoire du peuple algérien est une victoire sur le colonialisme et une avancée majeure pour tous les peuples.
Alors que la colonisation est toujours une violence faite contre un peuple, comment comprendre que le Président Emmanuel Macron prétende tenir un discours de vérité et de reconnaissance en déclarant qu’entre la France et l’Algérie « c’est une histoire d’amour » ? 60 ans après la tragédie que fut la guerre d’Algérie, il est temps que le sommet de l’État tienne un discours où soit dite la vérité sur ce que furent la colonisation et la guerre d’Algérie, et où soient reconnues les responsabilités de l’État français.
Libération immédiate des prisonniers d’opinion en Algérie
200 à 300 "prisonniers d’opinion" restent emprisonnés en Algérie pour les manifestations pacifiques connues sous le nom de mouvement Hirak qui ont déferlé sur l’Algérie à partir de février 2019. La victoire en 1962 est celle de l’émancipation du peuple algérien vis à vis de la domination coloniale. Comment comprendre que le 60ème anniversaire soit célébré avec des centaines de personnes en prison dont le seul crime est d’avoir manifesté pacifiquement et exercé leur droit d’expression ?
L’hommage aux manfestant.es du 17 octobre 1961 doit aussi se traduire par une solidarité au présent avec le combat démocratique du peuple algérien. C’est pourquoi nous nous associons à la demande des organisations de défense des droits de l’homme telles qu’Amnesty International et la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) de "libérer immédiatement et sans condition au moins 266 militants opposés au pouvoir dans des situations allant de l’arrestation à l’emprisonnement, pour leur participation aux manifestations du Hirak".
Manifestons pour :
- exiger de l’État français qu’il reconnaisse officiellement saresponsabilité dans les massacres liés à la colonisation ;
- exiger la reconnaissance des massacres du 17 octobre 1961comme crime d’État ;
- réclamer l’ouverture des archives de la Guerre d’Algérie et de la colonisation aux chercheurs français et étrangers, sans restrictions, ni exclusives ;
- refuser les discours xénophobes, racistes, colonialistes.
Appel à l’initiative de
Algérie au coeur,
Amal,
Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et de leurs Amis (ANPNA),
Association de Solidarité des Algériens de l’Isère (ASALI),
Comité de soutien aux réfugiés algériens (CSRA),
Coup de Soleil Rhône-Alpes,
La Libre Pensée,
Mouvement de la Paix-Isère,
Ras L’Front Isère
Soutenu par
Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO),
association tisser les liens solidaires (ATLLAS),
collectif des Algériens de Grenoble,
association dauphinoise d’amitiés franco-libanaises (ADAFL),
actions de solidarité avec les peuples d’Amérique latine et pour la diffusion des cultures d’origine
(ACIP-ASADO), association isèroise des ami.es des Kurdes (AIAK),
cercle laïque de l’agglomération grenobloise,
collectif contre la traite négrière et l’esclavage (CTNE),
ligue des droits de l’Homme Métropole Grenoble (LDH),
ligue de défense des droits de l’Homme en Iran (LDDHI),
ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (LIFPL),
Maroc Solidarités Citoyennes,
mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP),
Nil Isère,
réseau universités sans frontières (RUSF 38),
Survie Isère,
FSU 38,
Solidaires 38,
SUD Lutte de Classes éducation,
UD CGT 38,
Syndicat CGT des travailleurs sans-papiers,
ADES,
Europe-Ecologie Les Verts 38 (EE-LV 38),
Ensemble ! Isère,
Generation·s,
Go Citoyenneté,
la France Insoumise 38,
Lutte Ouvrière,
NPA 38,
PCF 38,
PCOF,
PEPS Isère,
POI 38,
PS 38,
Réseau Citoyen de Grenoble,
Union communiste libertaire Grenoble (UCL Grenoble).