MRAP Moselle Ouest - Avant-première « Nos frangins » à Metz, une soirée réussie !

Synopsis : La nuit du 5 au 6 décembre 1986, Malik Oussekine est mort à la suite d’une intervention de la police, alors que Paris était secoué par des manifestations estudiantines contre une nouvelle réforme de l’éducation. Le ministère de l’intérieur est d’autant plus enclin à étouffer cette affaire, qu’un autre français d’origine algérienne a été tué la même nuit par un officier de police.

Plus de 120 personnes ont répondu à l’appel du cinéma Klub, du MRAP et du festival international du film arabe de Fameck. Le comité de Moselle Ouest du MRAP, soucieux que le prix de la séance ne soit un obstacle pour les plus jeunes et les plus précaires a proposé aux étudiant.e.s, aux jeunes en service civique… aux retraités accueillis au café social de prendre en charge leurs entrées. Une démarche doublement utile car elle suppose des contacts en amont en même temps qu’elle participe à la diversité du public. Nombreux étaient les participants nés après cette nuit tragique de décembre 1986 qui a vu les meurtres de Malik Oussekine et d’Abdel Benyahia.
La lumière revenue, c’est d’abord l’émotion qui a marqué les premiers échanges entre la salle et l’équipe du film représentée par le réalisateur Rachid Bouchareb et l’acteur Wabinlé Nabié.
Le MRAP a éclairé le contexte des années 1980. Au cours de l’année 1983, terminée par « la marche pour l’égalité et contre le racisme », on décompte en France pas moins de 23 morts de personnes immigrées ou enfants d’immigrés, la police étant en cause dans 4 cas, 24 blessées graves et des dizaines d’autres non recensées, au moins 4 attentats contre des foyers de travailleurs immigrés, la foire internationale de Marseille, des locaux d’Air Algérie…souvent les auteurs se revendiquent racistes. En 1986, le gouvernement de Chirac entend réformer le code de la nationalité et restreindre l’entrée à l’Université fermant la porte à ces nouveaux publics enfants des classes populaires ou d’immigrés désormais plus nombreux à obtenir le bac. Situation que George Pau-Langevin présidente du MRAP analyse dans l’édito de Droit et Liberté de décembre 1986 et décrit comme relevant d’une « triste conception élitiste, inégalitaire d’une société » expliquant que « tous les jeunes de ce pays se sont sentis menacés » par le projet Devaquet avant de souligner « ce n’est peut-être pas seulement par coïncidence si deux des jeunes tués ces temps-ci sont d’origine maghrébine. »
Les échanges se sont poursuivi portant sur le film, l’œuvre du réalisateur, l’apport de Wabinlé Nabié comédien et poète burkinabé… et laissant transparaitre inquiétudes sur la situation présente mais aussi volonté d’action.
Plusieurs participant.e .s ont découvert l’existence et l’action du MRAP.