Refusant le maintien du front républicain (cette ceinture de sécurité qui isolait l’Extrême droite des instances républicaines) par sa politique le pouvoir de Macron a ouvert la boite de Pandore facilitant l’élection de 88 députés Rassemblement National.
A l’Assemblée Nationale ces députés appliquent leur théorie raciste, antisociale et anticonstitutionnelle de la « préférence nationale » . ils votent contre l’indexation des salaires sur l’inflation, contre l’augmentation du SMIC à 1 500 €, veulent réduire les droits au chômage des étrangers hors Union Européenne, interdire la présence des salariés étrangers au sein des instances représentatives des entreprises, limiter le droit de vote des travailleurs précaires aux élections professionnelles, considèrent que le projet de loi Darmanin devrait encore durcir ses propositions envers les étrangers.
Leurs soutiens fascistes agissent à l’extérieur, sans aucune dénonciation ou avec le soutien de Jordan Bardella : Le maire de St Brevin, ville où devait s’installer un centre d’accueil des demandeurs d’asile a démissionné suite aux menaces et incendies de ses voitures et de sa maison le 22 mars. A Callac (22) le maire a renoncé à ce CADA du fait des menaces. A Tours une bombe artisanale a été lancée dans le centre LGBTI le 22 mai et l’Utopia 56 a été vandalisé le 23 mai.
Le 6 mai, Alex loustaud, ancien du GUD et fidèle à Marine Le Pen, paradait en plein Paris avec des néo-fascites masqués et avec la croix celtique. Ils ont participé activement à la réussite des élections législatives et présidentielles du RN.
Le 14 mai, l’Action Française, association monarchique défilait à Paris en hommage à Jeanne d’Arc, aux cris de « mort à la République ».
Si le préfet de l’Hérault n’a pas interpellé les militants d’Extrême droite qui étaient à l’origine des bagarres place de la comédie le 14 décembre 2022 (provocations initiées dans plusieurs villes), lors du match de foot France-Maroc, il a par contre interdit le rassemblement place de la comédie le 27 mai contre l’apartheid israélien arguant d’une possible atteinte à l’ordre public.
Le gouvernement accélère la réhabilitation de l’OAS initiée dès 2005 par la décoration de Jean Biraud au grade d’officier de la Légion d’Honneur.
L’OAS s’est constituée en 1961, lors de la fin de la guerre d’Algérie. Cette structure fascisante a commis de nombreux attentats qui ont fait de nombreuses victimes. Ses commandos ont assassiné les maires d’Evian et d’Alençon, organisé deux attentats déjoués contre le président de la République et contre deux ministres, tenté un coup d’état en avril 1961 pour renverser la République et mettre en place un régime militaire.
Le 26 mars 2021 et le 26 mars 2022, Emmanuel Macron a fait déposer une gerbe au pied du mémorial du quai Branly, pour commémorer la fusillade du 26 mars 1961 à la rue d’Isly à Alger dont la responsabilité incombe à l’OAS ; le 26 janvier 2022, lors de la réception de rapatriés, il omet de mentionner la responsabilité de l’OAS dans la manifestation du 26 mars 1962 et lors du massacre du 5 juillet 1962 à Oran ; le 30 avril 2022, Joseph Estoup est décoré au grade de commandeur de la Légion d’Honneur.
Le 4 juillet 2022, Patricia Mirallès est nommée ministre des anciens combattants et de la mémoire, cette fille de rapatriés ne cache pas ses liens et les revendique, avec les nostalgiques de l’Algérie française.
Jean-Marie Le Pen, député poujadiste qui démissionna de son mandat pour se rengager dans l’armée pour « casser du bougnoule », responsable du centre de torture de la villa Susini pendant la bataille d’Alger a fondé avec de nombreux ex-responsanbles de l’OAS le FN à la fin de la guerre d’Algérie.
La réhabilitation par l’État de l’OAS et la banalisation du RN sont extrêmement inquiétantes et nous mobiliserons toutes nos forces pour nous y opposer.
Le 1er mai, 2 500 personnes se sont ainsi rassemblées au Havre contre le meeting national du RN.
Au titre de l’activité de notre comité :
Le 1er mai, nous avons diffusé un communiqué de presse co-signé par la CGT 34, le Parti de Gauche 34, le collectif Migrants Bienvenus 34, les Amoureux au Ban, le Mouvement pour le désarmement et la Paix, MDPL 34, Sud Education, contre l’opération Wuambushu à Mayotte : « l’indignation, le dégoût, la rage , voilà ce que suscite l’opération de Macron et Darmanin à Mayotte ».
18 000 personnes ont manifesté à Montpellier le 1er mai, 2,3 millions en France.
Le 8 mai, nous avons participé au rassemblement initié par le Parti de gauche 34 en mémoire à Jean Moulin aux Arceaux à Montpellier (30 personnes présentes).
Le 9 mai, au rassemblement devant la préfecture contre l’opération à Mayotte (50 personnes présentes).
Le 15 mai, nous organisions à la Carmagnole un débat avec les Etats Généraux des Migrants (EGM), collectif dont le MRAP fait partie, débat intitulé « l’immigration est-elle un problème ? Remettons de la raison dans le débat. » avec Marie Moncada et Catherine Withol Wanel, signataires d’une tribune dans le Monde (60 personnes présentes).
Le 21 mai nous vous invitions à signer une pétition pour l’accueil de 500 mineurs étrangers installés dans une école à Paris.
Le 23 mai nous organisions avec l’AFPS et participions à une commémoration de la Nakba (expulsion et dépossession des palestiniens en 1948 par Israël) autour d’un « café actu » à l’espace Martin Luther King entre 12 et 14 h et de la projection-débat autour du film « Tantura » d’Alon Schwarz sur la mémoire et la destruction de ce village en 1948 (45 personnes présentes aux deux manifestations).
Le 25 mai, nous vous invitions à signer une pétition de soutien au maire de St Brévin.
Le 25 mai nous vous invitions à signer une pétition européenne pour un accueil digne des étrangers en Europe.
Le 26 mai, nous écrivions dans le cadre des EGM, un courrier au préfet, au maire et au président du Département afin de leur demander d’appliquer leurs responsabilités en matière d’hébergement. Début mai le préfet avait déclaré dans les tribunes de la Gazette : « J’ai l’intention de poursuivre le démantèlement des squats et des bidonvilles, il m’en reste une petite douzaine ». Depuis son arrivée en 2021, il a ainsi expulsé 13 bidonvilles et squats sans relogement, la ville ayant sollicité ou n’ayant pas empêché ces expulsions alors qu’elle a adhéré à l’association européenne des villes accueillantes pour les migrants.
Le 31 mai nous participions à une réunion initiée par le pacte du pouvoir de vivre qui regroupe 60 organisations dont la Fondation Abbé Pierre et ATD quart Monde, afin « d’améliorer les choses pour les personnes à la rue ou mal logées ». Cette réunion a permis de mieux nous connaître, d’élargir nos capacités de diffusion de nos idées. Une prochaine rencontre est prévue en septembre pour approfondir nos propositions.
Fin avril, l’entreprise Carrefour annonçait suite aux courriers de dénonciation qui lui ont été adressés, qu’elle avait décidé de suspendre le partenariat avec les enseignes des territoires palestiniens occupés (affirmation mise en doute par l’AFPS).
C’est toutefois un premier succès !