Mont de Marsan : Rassemblement en hommage à Georges Floyd et contre les violences policières

Texte commun des trois organisations Amnesty, Mouvement de la Paix et MRAP lu par Valérie El Bakkali du MRAP

Manfestation le 5 juiin 2020 à Mont de Marsan en homage à Gorges Flyod
I can’t breathe, I can’t breathe (je ne peux pas respirer)

C’est insupportable ! ce cri qui s’étouffe progressivement durant 8 mn d’agonie… ce supplice qu’à subit Georges Floyd, afro-américain de 46 ans, à terre le cou écrasé sur le bitume par le genou d’un policier.
Georges Floyd est mort ! Il n’est pas le premier...

Parce que nous sommes des associations attachées aux droits fondamentaux, nous nous opposons aux violences policières en tous temps et en tous lieux...

Mais cette violence s’accompagne de racisme, elle mine encore et toujours notre société. Elle affecte des populations qui sont souvent victimes de discriminations au quotidien, de contrôles humiliants et répétés , de contrôles au faciès.

Mais le racisme au sein de la police renvoie aussi aux tragédies de l’histoire.

Manfestation le 5 juiin 2020 à Mont de Marsan en homage à Gorges Flyod

Quand Georges Floyd est assassiné par un policier multirécidiviste du racisme et donc bénéficiant de la complicité de sa hiérarchie, c’est l’histoire de l’apartheid, du KKK qui pèse sur ce drame.

  • Le présent des couloirs de la mort où les noirs sont surreprésentés
  • Le passé des lynchages et de l’apartheid ; ce passé auquel s’était attaquée Rosa Park s’asseyant dans un bus sur un siège réservé aux blancs. Ce passé toujours présent malgré les combats de Martin Luther King et du mouvement d’émancipation des noirs… «  Black lives matter  ».

Ce meurtre, surgissant après bien d’autres, démontre s’il en était besoin qu’une partie de l’Amérique blanche n’a toujours pas accepté les acquis de la lutte des noirs pour les droits civiques. Les séquelles de l’esclavage ne sont toujours pas résolues.

Il nous appartenait donc de manifester notre solidarité avec ceux qui aux USA se mobilisent nombreux contre le racisme omniprésent dans la police de ce pays.

L’histoire de la France n’est pas celle des USA, les fantômes du KKK et de l’apartheid ne pèsent pas sur notre pays et les amalgames historiques n’aideraient pas notre combat contre le racisme.

Pour autant, y a t-il vraiment une différence de nature entre les violences de là-bas et celles d’ici ; même si les degrés de racisme systémique diffèrent.
Notre pays est lui aussi héritier d’une histoire parfois tragique.

Si l’on ne peut accuser notre police d’aujourd’hui des dérives de celle des années 40, par contre l’histoire de la colonisation et le regard porté sur les populations africaines et maghrébines pèsent encore sur toute une partie de l’institution.

Quand un policier des Hauts de Seine, filmé à son insu, déclare à propos d’une personne maghrébine : « il ne sait pas nager, un bicot ça ne nage pas. » et que son collègue rétorque : « ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied. ».

Comment ne pas voir dans les propos de ces policiers dévoyés, l’ombre du 17 octobre 1961, quand la police de Paris sous les ordres de Papon, poussait les « bicots » dans la seine !

Quand ARTE-RADIO révèle hier la bande son de propos racistes, homophobes, sexistes et antisémites d’un groupe de policiers de Rouen toujours en fonction dans l’institution 6 mois après les faits, on ne peut que conclure au laxisme coupable de la hiérarchie.

Les contrôles au faciès systémiques qui s’exercent toujours à l’encontre des mêmes populations constituent un cadre propice aux dérives de quelques-uns.

En 2016, sous la pression des syndicats de policiers, le gouvernement en place avait refusé l’instauration du récépissé lors des contrôles discriminatoires. Portant tous : les populations ciblées par les contrôles, comme les policiers eux-mêmes auraient gagné dans cette réforme des contrôles.

Aujourd’hui, le défenseur des Droits, jacques Toubon, vient de faire le constat de discriminations systémiques dans les contrôles au faciès. Il évoque même le « harcèlement discriminatoire ». Ce que les associations comme les nôtres dénoncent depuis longtemps.

Il faut, aux USA comme dans notre pays, réduire la fracture entre la police et la population. Cela passe par plus de justice, par la fin de la loi de l’omerta corporatiste, par la sanction exemplaire de toute dérive.

Une mobilisation de millions d’Américaines et d’Américains a permis que la mort de Georges Floyd soit requalifiée en meurtre.

En France, une justice et une enquête totalement indépendantes du pouvoir politique, devraient permettre de réexaminer la mort tragique d’Adama Traoré, afin que justice soit rendue.

Il est urgent que cessent les brutalités et les humiliations lors des contrôles policiers ou lors des évacuations des camps de fortune des migrants qui n’ont nulle part où aller.

La réconciliation entre la police et les populations ciblées, passe par la sanction du racisme dans une institution qui devrait être un exemple.

Évidemment, de nombreux policiers que l’on nomme aussi « gardiens de la Paix » ne cautionnent pas ces actes violents et racistes ; nous les invitons à sortir du silence ; tout comme aux États-Unis où des policiers ont mis un genou à terre face à des manifestants rassemblés pour dénoncer la mort de Georges Floyd.

C’est cette réconciliation que nous souhaitons aussi ici en France.

L’exemple doit venir du plus haut de la hiérarchie policière, au ministère. Des mesures urgentes doivent être prises afin de sanctionner tout comportement et acte raciste.

Nous attendons des actes et non les mots lénifiants de Mr Castaner en réponse aux manifestations récentes.

Pour rendre hommage et en mémoire à Georges Floyd ainsi qu’à toutes les victimes du racisme dans la police
Pour la réconciliation entre police et populations victimes du racisme.

Non aux violences policières
Pour une police républicaine digne de notre Démocratie
Pour la réconciliation entre police et populations victimes du racisme