Même la solidarité peut être discriminatoire !
La guerre en Ukraine provoque le mouvement inédit de millions de réfugiés. Partout en Europe, un élan de solidarité important répond à ce besoin soudain d’accueil et d’aide envers une population en plein désarroi. On peut s’en féliciter.
Mais force est de constater que le racisme et la discrimination viennent encore s’insinuer dans ce mouvement et le ternir. Des faits, hélas confirmés, ont été constatés en Ukraine même : l’acheminement vers l’exil n’a pas toujours été le même pour les ressortissants ukrainiens et les étrangers résidents, par exemple les nombreux étudiants. Maintenant c’est dans les pays d’accueil eux-mêmes, notamment en Pologne, que des traitements inégaux sont constatés. Des réfugiés d’origine extra européenne se retrouvent enfermés dans des camps qui ressemblent à nos sinistres Centres de Rétention Administrative. Cela pourrait préfigurer non pas une perspective d’accueil mais d’expulsion. En France également, la seule perspective imposée à cette catégorie de réfugiés est … le retour chez eux ! Il est tout aussi inadmissible que des centres d’accueil remettent leurs hébergés actuels à la rue pour les remplacer par des Ukrainiens.
Tout cela est indigne d’une Europe qui prétend afficher sa supériorité démocratique. L’accueil sans condition et sans distinction de tous les êtres humains qui en ont besoin est un principe fondamental et universel. Le MRAP s’associe à toutes les forces qui dénoncent sa mise en cause.
Le MRAP, le 25 mars 2022