Manifestation à Dijon « Hommage à Georges Floyd »

Rassemblement d’une foule diverse et nombreuse ce mardi 9 juin à 18h à Dijon à l’appel commun du MRAP, de la LDH, de SOS racisme et de l’inter-association étudiante (la LICRA, sollicitée, avait décliné sa participation).

Intervention du Mrap lors de ce rassemblement

La terrible mise à mort de Georges Flyod par 4 policiers blancs à Minneapolis, révolte les consciences et montre au monde l’horreur ou mène le racisme : cruauté, sadisme d’un humain envers un autre humain, qui n’a pas la même couleur de peau et qui porte la mémoire d’une mise en esclavage, d’une ségrégation persistante, de la permanence des inégalités humiliantes.

Si le suprématisme blanc est présent dès la fondation des colonies américaines (et trouve un relais terriblement efficace avec Trump) la France n’est pas indemne de cette idéologie raciste de par son histoire, en particulier la traite esclavagiste puis le système colonial, sans oublier l’antisémitisme toujours présent.

Ce passé a durablement marqué les mentalités et généré discriminations, préjugés, violences racistes ayant, pour certaines, entraîné la mort. La famille d’Adama Traoré en témoigne qui réclame justice depuis 4 ans.

Pourtant des lois existent en France depuis 1972 pour combattre le racisme et les
discriminations, dans une société qui se réclame de l’égalité et de la fraternité, une société qui affirme la liberté pour tous et toutes.

Trier, séparer, hiérarchiser, exclure sur des critères pourtant interdits par la loi, ces pratiques persistantes sont infondés injustes et illégales, mais la loi est souvent peu ou mal appliquée, faute de volonté politique, faute aussi de vigilance citoyenne et de solidarité.

Alors que policiers et gendarmes particulièrement chargés de faire respecter les lois se doivent d’être exemplaires, être les premiers à respecter ces lois et notamment celle qui fait du racisme un délit, on découvre que certains répandent des propos racistes, et exercent des violences inadmissibles.

Dans une société qui se veut démocratique, il est inacceptable que des violences policières puissent s’exercer en toute impunité contre des citoyens qui manifestent pacifiquement, comme il est inacceptable qu’une interpellation puisse aboutir à la mort.

Comme il est inadmissible que cette police soit pourvue d’armes qui estropient

Comme il est inadmissible que certaines personnes fassent systématiquement l’objet de contrôles au faciès, ou que des étrangers soient laissés sans droits ni titres de séjour, abandonnés à des esclavagistes modernes et traités comme des délinquants.

Il est particulièrement inquiétant que des policiers puissent donner libre cours à des expressions xénophobes, racistes, sexistes sur des réseaux internes (y compris à l’encontre de leurs collègues) surtout quand ces pratiques sont "ignorées" voire tolérées ou même couvertes par certains échelons hiérarchiques.

Ces pratiques sont un danger pour la République et pour les citoyens. De toute urgence, des sanctions doivent s’appliquer et une formation aux valeurs républicaines s’impose !

Que cet hommage que nous devons à Georges Flyod, soit le début d’un profond changement dans les mentalités encore imprégnées de préjugés racistes souvent inconscients et qu’il nous rassemble durablement dans le refus des discriminations et des inégalités.

Dijon, 09 juin 2020 S.F.