Les vaccins contre la covid 19 : un bien commun de l’humanité
Depuis un an, l’humanité doit faire face, avec la Covid 19, à une crise sanitaire mondiale qui a déjà fait plus de 2 millions de victimes. Tous les discours parlent de l’indispensable solidarité internationale, comme par exemple le Président Joe Biden : « les États-Unis sont prêts à travailler en partenariat et de façon solidaire pour soutenir la réponse internationale à la pandémie de Covid 19. » Mais la réalité est tout autre : les pays les plus riches ont mis la main sur l’écrasante majorité des premiers stocks de vaccins.
En septembre, 51% de ces doses avaient déjà été commandées par les pays les plus riches représentant à peine 13% de la population mondiale. Ce qu’Oxfam craignait en septembre est devenu réalité : un système à double vitesse qui laisse des millions de personnes sans accès aux vaccins. Si l’on continue, les pays les plus pauvres ne pourront tout simplement pas vacciner leurs populations avant 2022. Pour Oxfam, « près de 70 pays pauvres ne pourront vacciner qu’un-e habitant-e sur dix contre la Covid 19 l’année prochaine, alors qu’à l’opposé les pays riches ont acheté assez de doses pour vacciner l’ensemble de leur population près de trois fois avant la fin 2021 ».
Or, l’accès aux vaccins pour tous n’est pas seulement une question de justice et d’équité, c’est un impératif sanitaire. L’émergence de nouvelles souches de virus, comme au Royaume-Uni et en Afrique du Sud en est la preuve : tant que le virus perdurera dans certains pays, la menace d’une reprise épidémique sous de nouvelles formes est un risque pour le monde entier. Comme l’a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS : « plus longtemps nous attendrons pour fournir des vaccins, des tests, des traitements à tous les pays, plus vite le virus prendra le dessus avec l’émergence de nombreux variants potentiels, avec le risque que les vaccins d’aujourd’hui deviennent inefficaces ». Le COVAX, mis en place par l’OMS, a pour objectif « d’accélérer la mise au point et la fabrication de vaccins contre la Covid 19 et d’en assurer un accès juste et équitable, à l’échelle mondiale ». Il ne doit pas rester lettre morte.
« Les profits de l’industrie pharmaceutique doivent être mis de côté pendant cette pandémie sans précédent. Il en va de la survie de l’humanité et de l’économie », affirme Oxfam.
Le MRAP affirme avec force que la santé et, en l’occurrence, les vaccins doivent constituer un bien commun de l’humanité. Aucun laboratoire ne pourra fournir les milliards de doses nécessaires. Les sociétés pharmaceutiques, les instituts de recherche qui œuvrent actuellement à la mise au point d’un vaccin doivent partager les connaissances scientifiques, le savoir-faire technologique et la propriété intellectuelle de leur vaccin afin que suffisamment de doses sûres et efficaces puissent être produites dans le monde entier.
Aucun pays ne pourra sortir seul de cette pandémie ; l’égoïsme des pays riches doit céder la place au partage des connaissances et à la solidarité.
Paris, le 27 janvier 2021