Cet Amérindien de 80 ans a passé 50 ans derrière les barreaux, condamné à deux peines de prison à perpétuité pour un crime qu’il n’a pas commis.
Au début des années 70, le gouvernement américain entreprend de déstabiliser les mouvements de revendication des minorités dans le cadre du programme COINTELPRO : arrestations, procès sommaires, emprisonnements arbitraires. C’était le règne de la terreur dans la réserve de Pine Ridge dans le Dakota ; en 1973, 64 membres de l’AIM sont assassinés. En juin 1975, deux agents du FBI sont tués, Leonard Peltier est arrêté et condamné à deux fois la prison à vie, à l’issue d’un procès bâclé avec des « preuves » fabriquées de toutes pièces.
En 1981, grâce à la loi « de liberté d’information », les avocats de Leonard obtiennent la déclassification de 12 000 pages sur les 130 000 détenues par le FBI, où figure notamment la preuve balistique que l’arme attribuée à Leonard n’est pas celle qui a tué les deux agents.
Il y a également la preuve que le FBI avait placé des agents avant « l’incident à Oglala », « prévoyant » qu’il allait se passer des événements graves.
Leonard fut extradé du Canada, où il s’était réfugié, et jugé après qu’une Indienne ait déclaré « être la petite amie de Leonard et l’avoir vu tirer » ; on sait maintenant qu’elle ne connaissait pas Leonard et n’était pas présente le jour où les agents furent tués. Elle avouera plus tard avoir fait ce faux témoignage parce que des policiers avaient menacé son enfant.
Le 13 décembre 1995, Leonard a subi, en dehors de toute procédure légale, deux interventions chirurgicales durant lesquelles il a failli mourir.
Leonard a été soutenu notamment par Nelson Mandela, Desmond Tutu, Rigoberta Menchu, Amnesty International, le Parlement européen et le MRAP…
Le MRAP a toujours associé la défense de Leonard à celle de Mumia Abu Jamal, victimes d’un système judiciaire raciste. Sa libération va enfin lui permettre de retrouver sa famille. Il espère que Mumia pourra lui aussi sortir de prison. Le MRAP regrette que Biden n’ait pas agi de manière aussi déterminée en faveur de Mumia Abu-Jamal.
Poème de Leonard Peltier écrit dans sa prison :
Je suis chacun des morts sans voix
Chacun de ceux qui souffrent
D’être indien, d’être autochtone
D’être humain, d’être libre
D’être différent, d’être engagé
Je suis tous ceux-là, même vous