Le racisme aux États-Unis : un espoir de changement dont Mumia Abu Jamal serait exclu ?
« Aujourd’hui commence un procès historique qui sera un référendum sur le chemin parcouru par l’Amérique dans sa quête d’égalité et de justice pour tous », a déclaré l’avocat de la famille de Georges Floyd, l’afro-américain plaqué au sol , jusqu’à ce que mort s’ensuive, par le policier Derek Chauvin.
« Chauvin est sur le banc des accusés, mais c’est l’Amérique qui est en procès », a ajouté le révérend Al Sharpton, un militant des droits civiques. Joe Biden et sa vice-présidente, Kamala Harris, ont également promis de lutter contre le fléau du racisme qu’ils jugent « systémique ».
Un millier de personnes ont succombé sous les balles de la police en 2020, dont 28 % d’Afro-Américains, alors qu’ils ne représentent que 12 % de la population. Pas moins d’une vingtaine de plaintes pour violences policières ont déjà été déposées contre Derek Chauvin, ce policier « expérimenté », toutes classées sans suite. Le procès de Derek Chauvin, prend alors valeur de test national.
Depuis 1967, les décisions de la Cour Suprême des États-Unis se sont toujours opposées aux poursuites judiciaires pouvant conduire à l’inculpation d’un policier.
Dans ce contexte, l’acharnement contre Mumia Abu Jamal n’en est que plus révoltant. La reconnaissance du racisme dans les procès a permis la libération d’un certain nombre de condamnés dont certains Blacks Panthères , mais ce même racisme qui a conduit Mumia dans le couloir de la mort n’a pas permis sa libération. Mumia a toujours été l’exception. En septembre 2019, il a obtenu le droit de soumettre à révision les demandes d’appel que la Cour suprême de Pennsylvanie a toujours rejetées, depuis la situation n’a pas évolué.
Aujourd’hui, alors que les informations qui nous parviennent sur son état de santé sont de plus en plus alarmantes, l’acharnement dont est victime le journaliste afro-américain risque de le conduire à la mort.
Testé positif au Covid 19, les médecins ont constaté qu’il souffrait d’une défaillance cardiaque grave et d’œdèmes qui ont nécessité une intervention pour évacuer l’excès de liquide qui avait envahi ses poumons. Il a des éruptions cutanées incessantes qui provoquent de graves lésions et des plaies ouvertes. Le maintenir en prison, c’est le condamner à mort. Pour son médecin, le docteur Ricardo Alvarez « sa libération est le seul traitement » qui empêcherait d’envisager le pire.
Le MRAP renouvelle son soutien à Mumia Abu Jamal, membre de son comité d’honneur et appelle à une mobilisation de toutes et tous pour le sauver, il y a urgence.
Renée Le Mignot, co-présidente