Le MRAP solidaire des démocrates brésiliens
Dimanche 8 janvier, des soutiens de Bolsonaro, l’ancien président d’extrême droite, opposés au retour au pouvoir de Lula, ont saccagé le Congrès, la Cour suprême et le palais présidentiel à Brasilia, détruisant y compris des œuvres d’art. Leur cri de ralliement était « Intervention militaire pour chasser M. Lula du pouvoir ! ». Face à ce cri, nous nous devons de rappeler les dictatures militaires des années de plomb (Brésil, Chili, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie, etc.) en Amérique Latine.
Le 30 octobre 2022, Luiz Inácio « Lula » da Silva a remporté l’élection présidentielle brésilienne avec 50,9 % des voix. Victoire étroite sur Jair Bolsonaro (49,1 % des suffrages), mais victoire réelle – le plus grand nombre de voix (60 345 999) jamais obtenu dans l’histoire brésilienne par un candidat. Une victoire d’autant plus importante qu’elle empêche l’extrême droite de s’incruster à la tête de l’État. Car, avec Bolsonaro, c’est bien un néo-fasciste qui occupait le palais du Planalto, à Brasilia. Mais Bolsonaro a refusé de reconnaître sa défaite et s’est réfugié aux États-Unis.
Rappelons que Bolsonaro glorifie la dictature militaire (de 1964 à 1985) qu’il qualifie d’« années glorieuses » pour le Brésil et loue les mérites du colonel Carlos Alberto Brilhante Ustra, officier tortionnaire pendant la dictature militaire. Pour Bolsonaro « l’erreur a été de torturer et de ne pas tuer ».
Accusant le Parti des Travailleurs, d’être responsable de la délinquance, il va jusqu’à encourager l’exécution des délinquants par les forces de l’ordre et justifie l’usage de la torture.
Au-delà du cas brésilien, le « bolsonarisme » marque la montée en puissance d’une, droite latino-américaine distincte, dans ses méthodes, de celle connue par le passé : au Brésil, elle est arrivée au pouvoir par la voie des urnes après avoir empêché, par de fausses accusations, Lula d’être candidat mais face à la défaite une partie radicale de cette extrême droite voudrait de nouveau une dictature militaire.
Les politiques d’inclusion sociale du gouvernement Lula avaient sorti 36 millions de Brésiliens de la pauvreté, mais les acquis ont vite été balayés par la politique de Bolsonaro. 15 millions de Brésiliens vivent en situation de pauvreté extrême. En outre, il a conduit une politique de destruction de la forêt amazonienne et de répressions à l’égard des peuples indigènes. Sans compter sa gestion de la Covid qui a été désastreuse (avec près de 700 000 décès)
Le MRAP condamne avec la plus grande fermeté les violences commises par les partisans de Bolsonaro et exprime sa solidarité avec les démocrates brésilien(ne)s.