Le MRAP se réjouit de l’attribution du prix Nobel de la Paix 2024 aux survivants d’Hiroshima et de Nagasaki

Il considère en effet que cette attribution à Nihon Hidankyo, organisation japonaise des survivants des bombardements atomiques des États-Unis sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, est un encouragement pour toutes celles et ceux qui luttent pour l’abolition de l’arme nucléaire.

Après les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945, ayant fait plus de 200 000 victimes, ainsi que les conséquences à long terme sur les survivants de l’explosion, on aurait pu croire que l’humanité avait compris l’horreur d’une telle arme. Hélas, il n’en est rien, et la menace de l’anéantissement de l’espèce humaine en raison d’un conflit nucléaire est plus que jamais à prendre en compte, que ce soit un « accident » ou un usage volontaire.

La guerre en Ukraine s’est traduite par plusieurs références explicites du président russe Vladimir Poutine à l’éventuel usage de l’arme atomique, des menaces à prendre très au sérieux.

L’arme nucléaire n’apporte pas la paix, l’histoire le prouve : il n’y a jamais eu autant de pays impliqués dans des conflits depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (plus de 40 conflits mondiaux). La dissuasion, loin de nous protéger, est en réalité un danger : une réponse atomique à un accident est toujours possible.
Trois exemples : • À Goldsboro en 1961, deux explosifs (de 250 fois Hiroshima chacun) sont tombés mais n’ont pas explosé ;
• Le 15 septembre 1980 à Grand Forks, aux États-Unis, un incendie s’est déclaré dans un réacteur d’un bombardier. C’est la direction du vent qui a permis d’éviter une explosion nucléaire dont les conséquences auraient été pires que Tchernobyl ;
• Le 26 septembre 1983, une défaillance du système de contrôle s’est produite. C’est la désobéissance du militaire chargé du contrôle (il a attendu 8 minutes avant d’avertir son supérieur, ce qui a permis de s’apercevoir qu’il s’agissait d’une fausse alerte) qui a évité la catastrophe.

Entre 1961 et 1981, il y a eu aux États-Unis 25 défaillances techniques qui auraient pu conduire à l’irréparable.

Le 7 juillet 2017, les Nations Unies ont adopté le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), qui est entré en vigueur le 22 janvier 2021 suite à la ratification par un minimum de 50 États. Ce traité, qui rend les armes nucléaires illégales et entraîne de nouvelles obligations (assistance aux victimes, réhabilitation des zones d’essai...), complète les autres traités internationaux (Traité de non-prolifération, Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires).

La première réunion des États parties s’est tenue en juillet 2022 à Vienne. Mais la France a refusé de participer aux négociations de 2017 à l’ONU et rejette le traité. Elle a également refusé d’assister, même en tant qu’observateur, à Vienne. Pourtant, 76 % des Français sont favorables à la signature du TIAN.

Le MRAP, qui s’était réjoui de l’attribution du prix Nobel de la Paix 2017 à l’ICAN, continuera le combat pour l’abolition des armes nucléaires et pour la paix.