Mais ce processus exigeait une concertation rigoureuse et respectueuse entre les représentants des différentes communautés et entre les différentes forces politiques présentes sur ce territoire. En introduisant unilatéralement une modification du corps électoral, le gouvernement français vient d’interrompre brutalement ce fragile processus.
Un climat de violence extrême s’est instauré ces jours-ci à Nouméa, exacerbant des haines communautaires latentes. Le traitement policier, voire militaire, de ces événements n’apporte évidemment aucune solution et c’est le premier ministre et non le ministre de l’Intérieur qui doit rapidement renouer les fils d’un dialogue politique entre les forces politiques et communautaires du territoire.
Comme première mesure d’urgence, le MRAP demande au gouvernement français le gel de la loi élargissant la composition du corps électoral. Les discussions devront ensuite permettre, conformément aux accords de Nouméa, la tenue d’un véritable troisième référendum accepté par toutes les parties, contrairement à celui imposé en 2021.
C’est le seul moyen de stopper la violence inacceptable et de retrouver et respecter l’esprit de l’accord de 1998. Mais ce vivre ensemble pérenne que la majorité souhaite ne sera possible que si le poids de discriminations encore prégnantes est considérablement réduit.
Le Bureau National du MRAP
Le 16 mai 2024