Le MRAP a toujours participé au mouvement international de Boycott, Désinvestissement et Sanction (BDS) dirigé contre les intérêts d’Israël, tout en rappelant qu’il s’agissait du boycott des produits israéliens. La position à adopter envers les activités culturelles, scientifiques ou sportives est plus complexe et fait débat.
Si le MRAP condamne certains régimes et certaines politiques, il est sans exception l’ami de tous les peuples. Ceux-ci s’expriment dans des manifestations artistiques, littéraires, intellectuelles qui émanent de leur société civile, indépendamment du pouvoir et parfois même en contradiction avec celui-ci. La liberté de cette expression doit être défendue et respectée. Elle peut même contribuer à l’échange enrichissant entre les peuples et à cultiver l’envie de paix, à éviter l’amalgame entre une société civile et un pouvoir politique haïssable, y compris pour une partie de sa population.
Toutefois, certaines de ces manifestations peuvent être directement des émanations de l’État et être un élément de sa communication. Ces groupes ou manifestations, spécifiquement identifiés comme tels, peuvent légitimement être l’objet d’un appel à boycott et d’une demande d’interdiction. Le MRAP a condamné la participation au Tour de France d’une équipe représentant officiellement l’État israélien. Il demande aussi l’abandon des partenariats universitaires institutionnels entre Israël et l’Europe.
Le MRAP analyse chaque événement culturel ou sportif, chaque partenariat scientifique pour évaluer sa portée par rapport à l’État qu’il implique, quel qu’il soit, aux structures concernées et en tenant compte des implications que cet événement ou son interdiction peut avoir. En l’occurrence, l’Orchestre Philharmonique d’Israël est une structure privée associative et son chef a eu l’occasion d’exprimer son empathie envers les souffrances à Gaza [1]. De ce fait, l’action individuelle commise à la Philharmonie de Paris lui parait malvenue et contre-productive. Elle a permis une large exploitation médiatique à ceux qui veulent faire reculer l’idée de boycott et de soutien au peuple palestinien.
Par ailleurs, le MRAP est attentif à ce que la liberté académique et l’indépendance de la recherche soient effectives. Il se réjouit donc que les organisateurs du colloque sur « La Palestine et l’Europe, poids du passé et dynamiques contemporaines » aient trouvé un autre lieu après l’annulation de l’événement dans l’enceinte du collège de France suite aux pressions insupportables du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Bureau National du MRAP