La confusion entre antisionisme et antisémitisme renforcera l’antisémitisme
- Communiqués
Le MRAP combat l’antisémitisme
avec détermination depuis sa création en 1949, au sortir d’une
guerre qui est l’une des pages les plus sombres de l’histoire de
l’Europe et où l’antisémitisme nazi a provoqué la destruction
des Juifs d’Europe, la Shoah qui ne saurait être effacée de nos
mémoires individuelles et collectives.
Fort de son expérience, le
MRAP exprime son inquiétude devant cette assimilation dangereuse et
inutile de l’antisionisme à de l’antisémitisme.
Il n’oublie pas que certains
courants antisionistes sont de fait antisémites… il appartient au
juge de les sanctionner. Les lois actuelles le permettent. Il faut
les appliquer avec détermination. Les tribunaux ne s’y trompent
pas qui ont su reconnaître derrière certaines déclarations
"antisionistes" la réalité de l’antisémitisme et les
condamner. Mais au nom du sionisme d’autres courants politiques
justifient une politique d’apartheid inscrite en 2018 dans la loi
fondamentale en Israël.
Critiquer la politique
israélienne menée au nom du sionisme, condamner l’occupation et
la colonisation des terres palestiniennes, réclamer l’application
de sanctions devant le refus permanent des autorités israéliennes
de respecter le droit international n’a rien à voir avec
l’antisémitisme.
À ce propos, le MRAP rappelle
que dans un vote le Parlement français a, en décembre 2014,
affirmé, conformément aux résolutions de l’ONU que la solution
des deux États, promue avec constance par la France et l’Union
européenne, suppose la reconnaissance de l’État de Palestine aux
côtés de celui d’Israël. Il invitait le Gouvernement français à
reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement
pacifique définitif du conflit. Ce qu’Israël refuse avec
obstination.
Emmanuel Macron refuse de suivre
le Parlement français et ne reconnaît pas l’État palestinien,
donnant ainsi des prétextes aux courants antisémites qui nient le
droit à l’existence d’Israël.
Confondre la critique de la
politique des gouvernements israéliens avec du racisme serait
attentatoire à la liberté d’expression politique et irait à
l’exact opposé d’une lutte sincère contre l’antisémitisme.
Le MRAP s’oppose à tout
projet de loi qui aboutirait à empêcher toute critique d’Israël,
donnant ainsi à ce pays un statut privilégié sur le plan mondial
ce qui, loin de permettre de combattre l’antisémitisme, le
favoriserait.
Paris, le 21 février 2019