Le MRAP réaffirme avec force que le port du voile dans l’espace public – ou d’autres signes religieux – est un droit inaliénable, relevant de la liberté individuelle et de la liberté de conscience. Il défend le droit des femmes à porter celui-ci, tout comme leur droit de ne pas le porter, sans subir de pressions, de violences ou d’humiliations pour leurs choix vestimentaires ou leurs convictions. En ce sens, le MRAP dénonce toute tentative de dévoiement de la laïcité, qui n’a jamais eu pour but d’exclure les expressions religieuses de l’espace public, mais simplement de garantir la neutralité de l’État et la liberté de croire ou de ne pas croire, sans discrimination devant la loi.
Cette agression raciste ne peut ni ne doit être considérée comme un fait isolé. Elle s’inscrit dans une série alarmante d’actes antimusulmans qui frappent la France ces derniers mois, culminant récemment avec le meurtre atroce d’Aboubakar, assassiné le 25 avril 2025 dans la mosquée de la Grand-Combe (Gard) par un individu qui a eu l’ignominie de filmer son crime. Malheureusement, le Gouvernement a mis beaucoup de temps à réagir, hélas mollement… et la polémique entourant la minute de silence à l’Assemblée Nationale est venue renforcer le sentiment du « deux poids, deux mesures ». Ces violences ne sont pas des « faits divers », mais les manifestations d’un racisme décomplexé qui prospère dans une atmosphère de stigmatisation dont sont victimes les personnes musulmanes ou perçues comme telles. Le MRAP dénonce à cet égard la lourde responsabilité de certains médias et responsables politiques dans l’aggravation de ce climat délétère, soit parce qu’ils gardent un silence coupable, soit parce qu’ils alimentent eux-mêmes une ostracisation inacceptable visant une partie de la population.
Dans ce contexte, le MRAP s’alarme particulièrement de la proposition de loi de Michel Savin (LR), adoptée par le Sénat le 18 février 2025, interdisant « tout signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance […] religieuse » dans les compétitions sportives en France, y compris au niveau amateur. Ce texte, soutenu par le Gouvernement, doit être examiné par l’Assemblée nationale dans les semaines à venir. Sous couvert de laïcité, il cible en réalité le foulard et les femmes musulmanes. Loin de promouvoir l’égalité, une telle interdiction empêcherait des milliers de femmes et de filles de faire du sport, violant ainsi leurs droits humains et entraînant de graves conséquences sur tous les aspects de leur vie. Le MRAP appelle à rejeter cette proposition de loi discriminatoire, qui est en totale contradiction avec les normes internationales.
Face à la gravité de cette agression, le MRAP dépose une plainte et entend se constituer partie civile aux côtés de la victime, à qui nous exprimons notre soutien indéfectible. Plus généralement, notre Mouvement assure de sa solidarité tous nos concitoyen.e.s de confession musulmane, qui doivent être protégés, au même titre que l’ensemble des pratiquant.e.s d’autres religions. Le MRAP exhorte les pouvoirs publics à prendre des mesures fermes pour enrayer cette spirale de haine et garantir la sécurité de toutes et tous. Il appelle à une mobilisation collective contre le racisme sous toutes ses formes et en faveur d’une société de justice, d’égalité et de fraternité.
MRAP National