Grand débat : La justice économique et sociale, pas la stigmatisation !
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Comme réponse aux inquiétudes et désespérances, Emmanuel Macron a adressé une lettre aux Français pour fixer le cadre d’un “grand débat” national.Il introduit le thème de l’immigration en des termes qui ne laissent planer aucun doute sur une basse opération politicienne présidentielle alors que l’immigration est loin des préoccupations premières des mouvements sociaux.En invoquant l’intégration à propos des immigrés, en relançant la proposition de quotas appelés pudiquement “objectifs annuels”, Emmanuel Macron drague de fait dans les eaux saumâtres de la droite extrême afin de faire diversion et casser les solidarités sociales qui peuvent s’exprimer.
Les quotas ne sont que la réduction des êtres humains à leur utilité économique, Sarkozy avait échoué à les imposer, Emmanuel Macron relance donc ce débat nauséabond.
Le défaut d’intégration supposé des seuls immigrés s’inscrit aussi dans cette même logique de stigmatisation.
La France souffre avant tout d’une désintégration sociale, toutes couleurs de peaux, toutes origines, toutes religions ou non religion confondues. C’est la désintégration de ceux qui ne peuvent plus boucler les fins de mois, de ceux qui sont livrés aux travaux précaires, ceux qui voient leur pouvoir d’achat se réduire tandis qu’explose la bulle spéculative et la fraude fiscale.
Le MRAP refuse l’instrumentalisation stigmatisante de l’immigration pour faire diversion. Les vrais problèmes concernant les immigrés et plus généralement les étrangers, leurs fils et filles sont ceux de la lutte contre les discriminations cancer de notre société, le droit de vote des étrangers pour une meilleure citoyenneté, la régularisation des sans-papiers abandonnés dans les interstices de notre société.
Le débat ouvert ne peut s’encombrer des logiques stigmatisantes d’Emmanuel Macron concernant l’immigration. ,
Quelles que soient nos origines, nés ici ou venus d’ailleurs, nous avons besoin d’une justice économique et sociale, nous avons soif de solidarité et de fraternité.
Paris, le 15 janvier 2019