Depuis vingt ans, des dizaines de milliers d’êtres humains ont perdu la vie en tentant de rejoindre l’Europe. Il·elle·s sont autant à avoir connu la faim,
la soif ou encore la torture sur le chemin de l’exil.
Lorsqu’il·elle·s parviennent aux frontières de l’Europe, ces dernier·e·s font face à des murs, des barbelés et des hommes en armes. De Briançon
à la frontière polonaise, de Menton aux îles grecques, les Etats européens se déshonorent en maltraitant les exilé·e·s, leurs dirigeant·e·s restant
sourd·e·s à la souffrance de ces personnes qui fuient les guerres, les famines ou encore des conditions d’existence devenues insupportables. En niant
leur humanité, ce sont bien tou·te·s les citoyen·ne·s européen·ne·s que l’on déshumanise.
Devant la gigantesque vague populiste dénonçant le risque de « submersion » à coup de stigmatisations souvent grossières, nous l’affirmons ici : nous
avons davantage besoin de ponts, de rencontres, de convergences et d’échanges culturels. Le repli identitaire est infiniment plus dangereux que
l’ouverture au monde, que les transferts d’une culture vers l’autre qui ont invariablement permis d’amorcer les grands virages de l’Histoire. Partout
en Europe, l’urgence est d’accueillir. Nous en avons les moyens et surtout le devoir moral.
Anaïs Vogel et Ludovic Holbein ont mené pendant plus de 4 semaines une courageuse grève de la faim en France, dénonçant les expulsions
quotidiennes de campements d’exilé·e·s à Calais ou encore la confiscation de leurs effets personnels par les forces de police.
Soyons aujourd’hui des milliers d’européen·ne·s à prendre le relai de leur action.
Soyons nombreux·ses à réclamer à nos dirigeant·e·s qu’ils pensent l’avenir hors des contingences électorales.
Soyons nombreux·ses à réclamer une politique d’accueil des exilé·e·s digne et adaptée à la situation humanitaire actuelle.
Soyons nombreux·ses à dénoncer avec force l’externalisation du contrôle des frontières et de l’asile en dehors des frontières de l’Union Européenne,
à dénoncer le retour de camps sur son sol ou encore la montée en puissance d’une certaine xénophobie de gouvernement. Exprimons enfin notre
attachement profond à l’Etat de droit et à l’application des traités internationaux relatifs aux droits humains.
Le tournant sécuritaire à l’égard des personnes étrangères et l’harmonisation européenne de la lutte contre l’immigration sous couvert de « justice,
liberté, sécurité » (JLS) doivent cesser. La Méditerranée et la Manche doivent cesser d’être des cimetières, nos frontières d’être un enfer. Il en va de
notre dignité, de notre humanité, de notre fraternité/sororité.
Ce vendredi, participez à un grand jeûne européen solidaire de 24 heures et publiez des photos de vous sur les réseaux sociaux avec une pancarte sur laquelle vous pouvez inscrire :
EXILÉ·E·S EN EUROPE : L’URGENCE, C’EST L’ACCUEIL !
APPEL A UNE ACTION EUROPÉENNE DE JEÛNE SOLIDAIRE DE 24 HEURES EN FAVEUR DU RESPECT DES DROITS ET DE LA DIGNITÉ DES PERSONNES EXILÉES
VENDREDI 19 NOVEMBRE À PARTIR DE 8 HEURES (HEURE DE PARIS - UTC+01:00)