États-Unis : la mort de George Floyd, victime du racisme policier, ne doit pas rester impunie !
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Depuis plusieurs jours, une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre George Floyd, un homme noir, immobilisé au sol par un policier qui garde un genou sur son cou. L’homme se plaint de ne pas pouvoir respirer, sans que cela suscite de réaction de la part de l’agent de police. Il mourra quelques instants plus tard à l’hôpital. Cette vidéo, effroyable, a été tournée en pleine rue à Minneapolis le lundi 25 mai 2020.
Le policier et ses trois collègues présents ont été limogés le lendemain tout en restant en liberté après l’annonce de l’ouverture d’une enquête. Des manifestants se sont rassemblés par milliers, pas seulement à Minneapolis, tant cette affaire fait écho à d’autres cas tragiques récents et à l’impunité dont bénéficient trop souvent les policiers responsables de la mort de personnes noires aux États-Unis.
En 2014, Eric Garner, un Afro-Américain mourrait par asphyxie lors de son arrestation par des policiers blancs à New York. En 2016, un automobiliste noir était abattu sous les yeux de sa famille par un policier du Minnesota lors d’un banal contrôle de police. Plus récemment, le 23 février 2020, Ahmaud Arbery, 25 ans, a lui aussi été abattu pendant qu’il faisait son jogging à Brunswick, en Géorgie. Ce n’est qu’après la diffusion d’une vidéo du drame, que trois personnes ont été arrêtées, dont un ancien policier à la retraite.
Entre 2015 et 2020, ce sont près de 1200 Afro-Américains qui ont été abattus par les forces de police et on continue d’assister à une justice à deux vitesses où la couleur de la peau et la situation sociale jouent un rôle prépondérant. Début 2017, les afro-américains représentaient 34,5 % des détenus au sein des prisons fédérales alors qu’ils ne constituent que 12 % de la population. La sentence dépend à la fois de la couleur de l’accusé et de celle de la victime : une personne reconnue coupable de la mort d’un Blanc risque 20 fois plus la peine de mort que celle qui a tué un Noir.
Le MRAP n’oublie pas que c’est le racisme qui a conduit Mumia Abu Jamal dans le couloir de la mort, en le maintenant en prison depuis près de quarante ans.
L’impunité dont bénéficient les policiers responsables de la mort de personnes noires n’a que trop duré ! Dans un pays où les "suprémacistes blancs" répandent en toute liberté leur idéologie mortifère, seule l’élaboration d’une société fondée sur les principes de justice et d’égalité, aboutira à la mise hors-jeu des théories racistes.
Paris, 28 mai 2020