En Libye, comme ailleurs, l’esclavage est un crime contre l’humanité
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Des migrants originaires d’Afrique de l’Ouest interrogés par l’organisation disent avoir été achetés et revendus dans des garages et des parkings de la ville de Sabha, localité du sud de la Libye par laquelle passent de nombreux candidats à l’exil. L’esclavage, quelle qu’en soit la forme, est un crime contre l’humanité. Cette situation honteuse était parfaitement connue des Etats qui s’indignent aujourd’hui. JeanFrançois Dubost, responsable du programme « protection des populations » au sein d’Amnesty International, a déclaré « On nage en pleine schizophrénie, la France, à travers l’Union Européenne, coopère depuis plusieurs années avec la Libye pour endiguer les arrivées de migrants sur son territoire ». Dès septembre 2011, le MRAP avait alerté sur le fait que les populations noires étaient victimes, en Libye, d’exactions de toutes sortes et d’une véritable chasse à l’homme : exécutions sommaires, tortures, viols... Il dénonçait dans un communiqué, la situation d’un millier de migrants d’Afrique subsaharienne terrorisés se terrant à une vingtaine de kilomètres de Tripoli, dans de vieux bateaux, sans eau potable. Il avait alerté également sur les risques des conséquences d’une intervention militaire en Libye, rappelant que « les changements démocratiques et sociaux légitimes, réclamés en Libye ne sauraient être imposés de l’extérieur par des interventions militaires étrangères ». Il dénonce une fois de plus la politique migratoire de la France et de l’Europe : repousser de toutes les façons et avec des moyens toujours renforcés les personnes qui risquent leur vie pour tenter de trouver un avenir en Europe est une politique criminelle. La perspective offerte à ces hommes, femmes et enfants est d’être renvoyés à l’horreur qu’ils ont déjà vécue en Libye ou dans les autres pays qu’ils ont traversés. Paris le 1er décembre 2017