Elections législatives des 11 et 18 juin 2017 Erdogan présente ses candidats dans 52 circonscriptions
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La Coordination Nationale Solidarité Kurdistan alerte, l’opinion publique, de la présence dans 52 circonscriptions de candidat(e)s du PEJ (Parti Egalité Justice) lors des élections législatives des 11 et 18 juin 2017.
Celui-ci n’est rien d’autre qu’une émanation de l’AKP, parti du dictateur turc Erdoğan.
Nul doute que ses candidats vont profiter de la tribune qui leur sera
ouverte pour développer leurs thèses alors qu’en Turquie la liberté
d’expression n’existe plus, la censure frappe tous les moyens
d’information écrits, parlés ou audiovisuels. Plus de 150 journalistes sont emprisonné(e)s, ainsi que des dizaines de milliers d’opposant(e)s à Erdogan. La guerre ravage le Kurdistan de Turquie, l’armée se livre, à des massacres, à des destructions de villes et villages.
Fondé en 2015 à Strasbourg par le courant conservateur de la communauté d’origine turque, le Parti Egalité Justice qui « aspire à devenir un acteur à part entière de la vie politique française » revendique plus de 3000 adhérents à travers l’Hexagone.
Il avance masqué. Interrogé sur la dérive autoritaire en Turquie,
le PEJ indique qu’il n’est pas question de s’intéresser aux « faits
extérieurs » à la France, mais dénonce néanmoins « toutes les menaces terroristes, qu’elles émanent de populations kurdes, de l’Etat islamique ou d’Al Qaïda » et, bien évidemment, en premier lieu du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), ritournelle bien connue, chère au président dictateur Erdoğan. Toute référence turque et/ou musulmane est soigneusement biffée des déclarations du PEJ mais l’identité de ses dirigeants est éclairante, notamment celle de son président, Murat Yozgat, qui s’est présenté aux élections législatives partielles à Strasbourg de mai 2016 et de nouveau candidat en 2017. Il est bien connu au sein de la communauté turcophone alsacienne ayant été en charge du développement de l’UETD, l’Union des démocrates turcs européens. Cette association, considérée comme un relais en Europe de l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie, a, entre autres co-organisé le meeting du président turc au Zénith de Strasbourg en octobre 2015. Murat Yozgat a même été l’un des cadres en Alsace de l’AKP pendant les législatives turques de 2015.
Il importe que les organisations politiques françaises dénoncent cette ingérence dans le processus électoral de notre pays. Pour sa part, Pierre Laurent, secrétaire général du PCF, s’est élevé contre la présence de ce parti dans le paysage électoral français « de nature à attiser le nationalisme et faire taire les démocrates turcs et kurdes de France ». Il a demandé au ministre de l’intérieur de diligenter sans délai une enquête pour défaire cette manoeuvre contre la démocratie et la République française.
D’autres voix doivent s’élever pour protester contre la présence dans le système électoral français de représentant(e)s du dictateur Erdogan.
Paris le 29 mai 2017 STOP ERDOGAN !