Élection de Erdogan : l’espoir déçu des démocrates de Turquie
Erdogan a donc été réélu avec 52 % des voix ce dimanche 28 mai. Pourtant, une coalition de 6 partis avait décidé de présenter un candidat unique sous l’étiquette « Alliance de la Nation » pour battre le dictateur ; l’objectif étant de redonner le pouvoir à l’Assemblée Nationale. Le chantage de celui-ci à la « menace terroriste » a été plus fort que la situation économique désastreuse, l’inflation (qui dépasse les 80 %), les atteintes aux libertés (le pouvoir a envoyé des dizaines de milliers d’opposants en prison) et la gestion désastreuse du terrible tremblement de terre.
A peine réélu, Erdogan a une nouvelle fois qualifié le HDP (Parti Démocratique des Peuples) et son dirigeant Selahattin Demirtas de « terroristes ». Des déclarations qui en disent long sur la manière dont il entend traiter le peuple kurde et les autres peuples minoritaires de Turquie. Les Kurdes, par la voix de leurs représentants ont déclaré « face à cette situation, nous tenons à affirmer haut et fort que la résistance kurde ne faiblira pas. Nous ne serons pas réduits au silence. Nous ne serons pas effacés. Nous continuerons à nous battre pour nos droits fondamentaux, pour notre survie et pour notre liberté. »
Lors de notre rencontre avec Umit Metin, coordinateur de l’ACORT (Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie), celui-ci nous avait déclaré : « après les élections ? Quel que soit le résultat, nous aurons besoin de votre solidarité ». Nous déclarons à notre ami Umit, au peuple kurde, vous pouvez compter sur nous : le MRAP est et restera à vos côtés, comme il l’est depuis plus de 30 ans.