Au-delà du mythe irréaliste des murs, des mesures ont effectivement provoqué de nombreux drames humains. Rien n’a été fait, au contraire, pour faire reculer le racisme systémique qui gangrène la police et la justice.
A l’échelle internationale, un nationalisme sans complexe a remis en cause tout ce qui pourrait être des points d’appui pour la construction d’un ordre mondial moins brutal. Les USA se sont retirés de plusieurs agences de l’ONU, comme l’Organisation Mondiale de la Santé, à un moment où une pandémie montre à quel point l’humanité doit affronter collectivement des problèmes sanitaires évidemment sans frontières. Ils ont rompu plusieurs traités dans les domaines de la sécurité nucléaire, des échanges commerciaux et bien sûr du changement climatique. Ils ont déconstruit méthodiquement le multilatéralisme au profit de l’intérêt égoïste d’un seul État ou d’un bilatéralisme qu’ils contrôlent.
Mais l’élection d’un nouveau président ne suffit pas. Ces élections ont aussi montré que ces politiques régressives conservent malgré tout une large base populaire. A l’intérieur de celle-ci, les électeurs d’origine noire ou latino forme même un contingent non négligeable qui doit nous interpeller. C’est à l’échelle mondiale que le mouvement démocratique et humaniste, dont le MRAP se veut un membre, doit être alerté : les régimes ou les courants autoritaires et nationalistes sont nombreux dans le monde actuel, y compris en Europe. Ils sont aujourd’hui orphelins d’un président emblématique pour lequel ils ne cachaient pas leur sympathie. Mais nous devons aussi savoir que ce président n’était pas « un accident de l’histoire ». Un vent mauvais souffle sur tous les peuples. La marche de l’humanité vers une fraternité universelle est un combat long et difficile. Ce n’est pas le moment de l’abandonner !
Renée Le Mignot, Co-présidente du MRAP