Pour les droits fondamentaux
Le pays est sorti du confinement. Une grave crise économique, sociale, écologique et démocratique se profile.
Un "effet-cliquet" lourd de régressions des libertés et droits fondamentaux se met en place.
La loi du 26 juin 2020 dont le titre "organisant la sortie de l’état d’urgence sanitaire" n’est qu’un trompe-l’œil renouvelle pour quatre mois la possibilité de restreindre par décret les libertés publiques.
Déjà des préfets ont interdit, autorisé ou laissé se tenir des rassemblements sur des critères qui n’ont guère à voir avec les nécessités sanitaires mais visent plutôt à empêcher l’expression de la colère sociale.
Le Président de la République a déclaré le 16 mars que "le jour d’après [...] ne sera pas un retour au jour avant". Mais depuis, ses actes démentent ses déclarations ; pour lui, le "jour d’après" devra ressembler au "jour d’avant". Pour nous, les mobilisations de demain devront donc reprendre et prolonger celles d’hier.
C’est sur le terreau des politiques néo-libérales, des pratiques sociales et institutionnelles que le racisme et les discriminations systémiques prospèrent. Les droits de l’Homme sont mis à mal : récemment, la France a été condamnée quatre fois en un mois par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour violation de dispositions de la convention européenne des droits de l’homme.
Pour lutter efficacement contre le racisme et les discriminations, les associations avancent de longue date des propositions. Le gouvernement ne peut continuer de les ignorer voire de réprimer celles et ceux qui se mobilisent pour le respect des droits fondamentaux.
La priorité est de s’opposer aux régressions et d’ouvrir des perspectives de progrès. Dans le domaine qui est le sien, le MRAP continuera de mener un combat quotidien contre toutes les formes de racisme quelles que soient les victimes. L’exigence d’égalité, de vérité, de justice est universelle.
Augustin Grosdoy, président honoraire