Le MRAP garde le cap, face aux vents mauvais d’extrême-droite et de droite extrême qui soufflent sur l’Europe
De longue date, le MRAP n’a eu de cesse de dénoncer le « tapis rouge » que constituent les politiques et discours anti-immigrés et anti-musulmans, déroulé en France et en Europe, sous les pas des extrêmes droites xénophobes, par des partis de gouvernement de droite et/ou de droite extrême, dans trop de pays du continent.
Dès mars 2011, à propos de la mouvance musicale néo-nazi qui cherchait à se produire en concert en FranChe-Comté, le MRAP appelait à la dissolution des réseau x néo-nazis, en rappelant qu’ « en libérant la parole raciste dans les plus hautes sphères de l’État, en stigmatisant les immigrés ou les musulmans, le pouvoir actuel offre un appel d’air dans lequel s’engouffrent ces néo-nazis ». Sur fond de propos provocateurs du nouveau ministre de’ I’lntérieur, notre mouvement s’élevait peu après contre la tenue d"un énième débat au x relents anti-immigrés, voulu par le parti majoritaire et lan çait : « NON au débat du 5 avril « Islam et laïcité » - voulu par l’UMP
- NON au discours d’État raciste et xénophobe ! ».
Anders Behring Breivik (auteur de « 2083, une Déclaration Européenne d’Indépendance », datée de 2011 à Londres) commettait le vendredi 22 juillet 2011 après-midi un double attentat meurtrier à Oslo et dans l’île d’Utoya contre l’université d’été des jeunes du parti travaill iste norvégien (76 morts).
Ces actes ont été analysés par le MRAP comme ayant « largement fait appel à des ressources visuelles disponibles dans le marigot internet de l’extrême-droite, notamment française ». Ils ont servi de tragique révélateur à une véritable descente aux enfers des politiques européennes par le biais de partis aux noms pour la plupart bien mal trouvés : en Norvège, 22% des voix aux élections législatives de 2009 pour le « Parti du Progrès », nationaliste et xénophobe ; en Suède les "Démocrates suédois" ;
le « Parti du peuple danois » (PPD) ; aux Pays Bas, le « Parti pour la liberté » ; le « Jobbik » de Hongrie ou enfin le « Front National » de France, que leurs personnalités s’appellent Siv Jensen en Norvège, Geert Wilders au Pays Bas ou Marine Le Pen. Ou encore Jean-Marie Le Pen, « président d’honneur » du FN et franc-tireur de service, déclarant le 31 juillet « la société Norvégienne n’a pas pris la mesure du danger mondial que représente, d’abord, l’immigration massive ... cause principale, dans l’esprit de ce fou meurtrier. »
La dénonciation précoce par le MRAP de ces événements et de leur contexte lui a valu le soir du 25 juillet un communiqué vengeur du Front National annonçant qu ’il « ne laissera bien sûr pas impunie la diffamation dont s’est rendu coupable le MRAP ». Surenchérissant sur les foudres de Marine Le Pen, le député UMP Bernard Carayon, membre de la Droite populaire, appelait le 25 juillet à cesser de subventionner le MRAP « organisation aussi éloignée des valeurs de la République [et qui] « fait preuve d’un mépris scandaleux à l’égard des élus de la Nation et du peuple français qui les a choisis pour le représenter ».
Ce sont bien une xénophobie et un racisme purs et durs qui n’épargnent pas les franges des partis parlementaires et sont au cœur des mouvances ex- trémistes, comme l’a démontré la remise à Yannick Noah - avant son concert de fin juillet à Arcachon - d’une balle de 5,56 mm accompagnée des mots : « Les nationalistes sont de retour », « Notre identité nationale, c’est d’abord notre sang « ou encore « Le métissage généralisé détruit la diversité ».
Face aux obsessions identitaires portées par les droites populaires et popUlistes mais aussi par les droites de gouvernement, qui font en France et en Europe le lit des« extrêmes droites », le MRAP gardera fermement le cap sur l’objectif d’une citoyenneté pleine et égale pour toutes et tous, partout dans le monde. Il est urgent pour l’UE que l’ensemble de ses dirigeants dénoncent la rhétorique xénophobe qui a guidé l’auteur du carnage commis en Norvège.
Bernadelte Hétier
Jean Claude dulieu
Renée Le mignot
Gianfranco Faltorini
Co-présidents nationaux