Le 11 juin est la date anniversaire de l’enlèvement de Maurice Audin à son domicile à Alger, en 1957, par les militaires français, qui le soumirent à la torture et le tuèrent.
Nous nous apprêtons à commémorer ce funeste événement en nous réunissant, comme chaque année, au cimetière du Père-Lachaise, autour du cénotaphe dédié à Maurice Audin.
La disparition de son fils Pierre ce 28 mai donne évidemment une signification toute particulière à ce rendez-vous. C’est avec une très grande émotion que nous associerons, dans un même hommage, Maurice, Josette et Pierre Audin.
Josette Audin s’est éteinte le 2 février 2019, quelques mois après la visite que lui avait rendue le président de la République à son domicile, où il avait reconnu la responsabilité de l’État français dans la mort de Maurice Audin, rendue possible « par un système légalement institué qui a favorisé les disparitions et permis la torture à des fins politiques ». Josette a lutté sans relâche pendant 61 ans pour obtenir cette reconnaissance. Pierre l’avait accompagnée et soutenue dans ce combat et l’a poursuivi résolument jusqu’à son dernier souffle.
Nous nous retrouverons le dimanche 11 juin 2023 à 11 heures à l’entrée du cimetière du Père Lachaise, 71 rue des Rondeaux, Paris 20e.
L’Association Josette et Maurice Audin (AJMA) est une association amie du MRAP. En son sein militait au premier rang Pierre Audin, fils de Josette et Maurice, qui vient de décéder ce 28 mai 2023. Au côté de sa mère, décédée en 2019 après avoir enfin vu reconnaître quelques mois plus tôt la responsabilité de l’État français dans la mort de son mari sous la torture durant la « bataille d’Alger » en juin 1957, Pierre a été de tous les combats, dès avant la création de l’AJMA, pour faire éclater la vérité sur la mort de son père et, au-delà, sur le sort de ces milliers de « disparus » parmi les combattants pour l’indépendance de l’Algérie.
Le communiqué, ci-joint, de l’AJMA, retrace aussi la lutte de Pierre pour l’amitié entre Français et Algériens et son action pour tisser entre ces deux peuples des liens de confiance et de solidarité, notamment dans le domaine scientifique puisque Pierre était mathématicien, comme chacun de ses parents.
Dans de nombreuses villes, les comités locaux du MRAP ont été partie prenante, voire à l’initiative, pour faire attribuer le nom « Maurice Audin », ou « Josette et Maurice Audin », à des voies publiques, des équipements, des établissements scolaires. Pierre était toujours présent pour favoriser ces actions.
Nombre d’adhérents du MRAP ont eu l’occasion de coopérer avec Pierre qui était, comme l’avait été sa mère, membre du comité d’honneur du MRAP. Ils savent combien il était, selon les termes du communiqué de l’AJMA, « un homme attachant, généreux, prévenant, passionné et plein d’humour » et ils s’associent à la conclusion de ce texte : « Le connaître et travailler avec lui a été un honneur et une chance ».
Le MRAP adresse à la famille de Pierre, à tous les membres de l’AJMA, à ses amis algériens et, au-delà, à tous ceux qui ressentent une grande peine à savoir qu’ils ne verront plus Pierre, l’expression de sa sympathie et leur fait part de sa conviction que ses combats se poursuivront et que le MRAP y prendra sa part.