Cour Pénale Internationale : la fin de l’impunité d’Israël
Le MRAP se réjouit de la décision de la Cour Pénale Internationale (CPI) qui s’est déclarée compétente pour enquêter sur les crimes de guerre commis par Israël à l’encontre du peuple palestinien, notamment à Gaza en 2014. Ces attaques d’Israël avaient fait 2251 morts palestiniens, essentiellement des civils, dont 400 enfants (plus de 70 % avaient moins de 13 ans).
La compétence de la CPI concerne aussi la colonisation considérée comme crime de guerre en Cisjordanie et Jérusalem-Est.
Suite aux déclarations de Netanyahou qui accuse cette décision d’être "purement et simplement de l’antisémitisme », le MRAP réaffirme qu’assimiler à du racisme la dénonciation de crimes commis par un État est un grave non-sens.
De son côté, le premier ministre palestinien s’est félicité de cette décision qui constitue « une victoire pour la justice et l’humanité. »
En 2019, le MRAP, avec près de 200 organisations, avaient demandé à la Cour Pénale Internationale l’ouverture d’une enquête sur la situation en Palestine. Cet appel avait été remis à la CPI par le Rights Forum le 10 décembre 2019, à l’occasion de la journée internationale des droits de l’Homme. Cette lettre déclarait notamment :« Alors que l’enquête préliminaire traîne en longueur, les crimes continuent. La colonisation des territoires occupés - un crime de guerre en vertu du Statut de Rome - s’accompagne d’une violation systémique et d’une violation des droits humains de millions de Palestiniens… L’absence d’enquête officielle, c’est clair, a alimenté la culture de l’impunité qui existe déjà. »
Cette décision de la CPI constitue enfin une première victoire du droit et de la justice. C’est aussi une victoire pour les Palestiniens qui consacre les frontières de 1967. Il est plus que temps que les États membres de l’Union européenne, dont la France, qui n’ont pas réagi depuis l’annonce de la CPI, reconnaissent l’État de Palestine dans ses frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.
Paris, le 9 février 2021