Communiqué : Burundi

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Des enquêteurs des Nations Unies ont présenté un rapport, lundi 4 septembre, qui exhorte la Cour Pénale Internationale (CPI) à « enquêter de toute urgence sur les crimes contre l’Humanité et autres atrocités » commises au Burundi. Il y est question de tortures, d’assassinats politiques –jusqu’à 2.000 – et de violences. Plus de 400.000 personnes se sont enfuies dans les pays voisins. Le président de la commission d’enquête, Fatsah Ouguergouz, évoque une attaque « généralisée ou systématique » contre les droits de la population civile.
A l’origine de la crise se trouve la manipulation de la Constitution
par le pouvoir en place. Alors que celle-ci interdisait au président en exercice – Pierre Nkurunziza – un troisième mandat, il est passé outre et s’est fait « élire » (lors d’un scrutin boycotté par l’opposition) une troisième fois, en juin 2015. Cette manière de procéder pour se maintenir au pouvoir a provoqué des manifestations de protestation, durement réprimées depuis le début.
Face à ces accusations, le pouvoir burundais a choisi la fuite en avant, sur le sol français.
Le samedi 16 septembre à partir de 15 heures, le « conseiller principal » du président burundais chargé de la communication, Willy NYAMITWE, organise une réunion publique dans un hôtel parisien – « l’Hôtel Renaissance » situé dans le 16e arrondissement -, sous le titre : « Le Burundi des Droits de l’Homme n’existe-t-il pas vraiment ? »
Il s’agit de prétendre sur la place publique que le régime burundais
défendrait les droits de l’homme. Ceci alors que, à titre d’exemple, un cadre de l’opposition burundaise – Léopold Haraburiga – a été enlevé en pleine rue dans la capitale, Bujumbura, mardi 12 septembre 2017.
Le MRAP condamne cette tentative de « blanchir » publiquement, à Paris, un régime coupable de graves atteintes aux droits humains. Il soutient toutes les initiatives pour défendre les droits humains au
Burundi, soutient l’appel de rassemblement de la RDBF (Rassemblement de la Diaspora Burundaise de France) pour protester contre la conférence de Willy NYAMITWE.
Il invite les militants du MRAP à participer au rassemblement du samedi 16 septembre, de 12 à 15 heures, au Trocadéro, sur le parvis des Droits de l’Homme.
Paris, le 15 septembre 2017