Comment osez-vous Monsieur Poutine ?
À l’occasion de la commémoration du 8 mai 1945, Vladimir Poutine a osé déclarer : « Aujourd’hui nos militaires, comme leurs ancêtres, se battent au coude à coude pour la libération de leur terre natale de la crasse nazie, avec la confiance que, comme en 1945, la victoire sera à nous ».
Cette déclaration est une insulte à la mémoire des 20 millions de morts soviétiques qui ont contribué, aux côtés des Américains et Anglais, des résistants français et de nombreux combattants « venus d’ailleurs » à la victoire sur le nazisme.
Aujourd’hui, l’intervention militaire en Ukraine, ordonnée par Poutine et qui a déjà fait des milliers de victimes parmi la population civile, des femmes, des enfants est une guerre d’agression contre un État souverain, l’Ukraine, et n’a rien à voir avec la guerre menée pour venir à bout de la « bête immonde ». Le MRAP réaffirme son entière solidarité avec le peuple ukrainien.
La victoire des alliés sur le nazisme a eu comme conséquence l’adoption par l’ONU de sa Charte, signée par 51 pays représentant 80 % de la population mondiale. Un élément essentiel pour retrouver la paix en Ukraine est justement le respect du droit international incarné par la Charte des Nations Unies, notamment le respect des États dans des frontières reconnues internationalement.
Le danger est grand de voir l’agression de la Russie contre l’Ukraine entraîner l’Europe dans une guerre aux conséquences incalculables, d’autant que Poutine brandit toujours la menace nucléaire. N’oublions que 1945 est aussi l’année où des bombes atomiques ont été larguées sur Hiroshima et Nagasaki par les USA les 6 et 9 août. Plus jamais ça !
Le MRAP tient également à rappeler que le jour même où la France retrouvait la liberté – le 8 mai 1945 – une répression terrible s’abattait en Algérie, sur la région de Sétif, parce qu’un drapeau algérien, symbole de l’indépendance, était brandi au cours d’un défilé célébrant la victoire. Il y eut alors des milliers de morts. Ces massacres préfiguraient ceux de milliers de manifestants, perpétrés en 1947 à Madagascar par l’armée française, face aux insurgés malgaches qui avaient attaqué un camp militaire.