Pour une sanction plus sévère des policiers auteurs d’injures racistes non publiques
Cinq anciens policiers rouennais comparaissent aujourd’hui devant le tribunal de police d’Évreux à 13h30 pour avoir tenu des propos racistes d’une violence inouïe à l’égard notamment de collègues sur WhatsApp. Le caractère public des injures n’a pas été retenu, de sorte que les mis en cause n’encourent qu’une amende de 1500 euros au maximum, outre des peines complémentaires telles qu’un stage de citoyenneté.
La plupart des messages publiés vont au-delà du supportable : « bougnoules », « nègres », « fils de pute de juifs », « C’est une PAN [pute à nègres] », « sa propre mère est une pute à bougnoules, son beau-père est un algérien. Pas étonnant qu’elle en soit devenue une », « fils de pute de singe », « Ce type a rien à foutre dans la police il devrait être agent de sécurité. Au moins il ferait de la sécurité à la noir ».
Cette affaire illustre les défaillances du dispositif légal actuel, qui ne permet pas de sanctionner plus lourdement les injures racistes proférées dans un cadre privé par une personne dépositaire de l’autorité publique alors qu’il s’agit en toute logique d’une circonstance aggravante pour nombre de délits, dont les injures racistes publiques. Rien ne justifie que ce ne soit pas aussi le cas lorsque les faits contraventionnels ont été commis par des policiers à raison de l’origine ou de la religion.
Le MRAP dénonce cette incohérence et appelle à une modification des textes afin que ce type de faits, d’une gravité extrême, ait la place qu’ils méritent dans l’échelle des infractions pénales. Les policiers ont un devoir d’exemplarité et sont tenus de respecter les lois républicaines dont ils sont censés être les représentants.
Le MRAP, par la voix de son avocate, Maître Kaltoum GACHI, s’est constitué partie civile et sera présent à ce procès aux côtés des victimes, auxquelles notre association avait immédiatement et naturellement apporté son soutien indéfectible.
le 3 septembre 2021