Avec Robert Badinter, un pas en avant pour l’humanité
Avec Robert Badinter, la France perd un militant humaniste qui lui a fait faire un pas en avant dans la mise en œuvre des droits humains.
La France était le dernier pays démocratique d’Europe à garder la peine de mort dans son code pénal. Il revenait au pouvoir politique d’avoir le courage de franchir un pas devenu indispensable au regard du droit européen, et d’abolir enfin ce vestige d’un autre âge de l’humanité.
Le courage consistait à passer outre une opinion soit disant mesurée par des sondages et dont l’évolution a révélé qu’une inversion assez rapide était possible. Cette leçon devrait inspirer une classe politique qui croit devoir suivre, sur des sujets comme l’immigration, une opinion qu’elle contribue à forger.
Le MRAP combat pour l’abolition universelle d’une peine de mort encore trop présente à l’échelle internationale, au nom des droits humains, qui doivent ériger en tabou absolu l’atteinte à la vie humaine, quelle qu’en soit la raison. Il combat aussi les préjugés sur lesquels cette peine repose, au mépris de toutes les études objectives, comme sa prétendue valeur exemplaire ou sa prétendue efficacité dissuasive.
Robert Badinter a participé à de nombreux autres combats humanistes, comme la dépénalisation de l’homosexualité. Lui-même victime, au niveau familial, de l’immense catastrophe de l’holocauste, il a partagé tous les combats contre l’antisémitisme, de la reconnaissance du Vel d’hiv à la poursuite des responsables allemands ou français de ce drame historique, Barbie ou Bousquet.
Ces combats, le MRAP les continuera.
Le 9 février 2024