A la frontière gréco-turque Cynisme, hypocrisie, irresponsabilité

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Des milliers d’exilés tentent de nouveau de passer la frontière entre la Turquie et la Grèce, porte de l’Europe. La crise humanitaire qui y sévit est certes la conséquence de la mauvaise gestion qu’en fait la Grèce, mais plus fondamentalement des politiques européennes irresponsables qui s’arc-boutent sur l’objectif d’une fermeture de ses frontières.

Alors que les despotes Bachar El Assad, Poutine, Erdogan bombardent les civils syriens qui tentent de fuir la guerre, la Turquie – qui abrite le plus grand nombre de réfugiés dans le monde, plus de 3,2 millions - active l’odieux marchandage fort prévisible depuis que l’Europe l’a payée (en 2016) pour servir de garde-chiourme à ses frontières. La Turquie a "ouvert ses frontières" aux exilés qui tentent de gagner l’Europe !

Ces exilés qui fuient la guerre, la misère, la répression, les dérèglements climatiques viennent de Syrie, d’Afghanistan, de Somalie, du Pakistan, du Maroc… Ils sont pris en otages par des politiques européennes qui refusent de regarder la réalité en face et qui préfèrent donner des gages aux oiseaux de malheur qui font de la xénophobie et du racisme leur fonds de commerce.

L’Union Européenne, la zone économique la plus riche du monde, doit prendre ses responsabilités en ouvrant des voies sûres pour l’accès à son territoire, en y assurant un accueil digne respectueux des droits humains.
Comme l’a réaffirmé l’appel commun à des rassemblements le 2 mars – dont le MRAP est signataire - dans l’immédiat, les États membres doivent assurer "la libre entrée des exilé·e·s nassé·e·s à la frontière grecque".

"Ce que nous exigeons c’est la paix et le respect des droits et libertés fondamentaux de chaque personne en déplacement".

Paris, le 3 mars 2020