Communiqué : Nicolas Sarkozy : une conception de la France qui nie la Révolution française
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Déjà en 2007, N. Sarkozy considérait dans son discours du Latran que « dans la transmission des valeurs, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ». Dans un pays où moins de 30% des unions passent par l’église, où moins de 35% des enfants sont baptisés, il voit un pays menacé par une submersion culturelle fantasmée
Sous une forme atténuée, à Lille, N. Sarkozy reprend la thèse du grand remplacement de Renaud Camus en déclarant : "La France que nous avons cru éternelle, comme ses landes de granit breton ou ses grands plateaux de l’Aubrac… n’est-elle pas en train de se dissoudre ?" confrontée à une « immigration massive et communautarisée ». Entre hier et aujourd’hui seul change le bouc émissaire : le musulman remplace le juif.
Pour atténuer la xénophobie maurassienne de son propos il adjoint le qualificatif « tolérant » à ce « pays chrétien » dans sa « culture et dans ses mœurs ». Mais on l’aura compris, pour lui, le « vrai français » est le français chrétien, l’autre, le non-chrétien, musulman juif ou athée n’est plus que toléré, prié de se conformer aux « mœurs » et « coutumes » de cette France.
Mais la France n’est pas une image d’Épinal de calvaires, c’est aussi et surtout la France vivante et diverse, celle des stades, des médiathèques et des salles de concert où se retrouvent les citoyens sans distinction de racines supposées.
La France n’est pas un pays chrétien, c’est un pays laïque aux racines multiples, celui des chrétiens qui entrèrent en résistance contre la France de Pétain, celui de la mosquée de Paris qui protégea les juifs, celui des FTP et des FFI croyants ou incroyants.
La France laïque n’a décidément rien à voir avec la « France chrétienne » rancie et nationaliste de Nicolas Sarkozy plagiat de celle du Front National.
Paris le 9 juin 2016