Communiqué : Le MRAP reprend à son compte le communique de presse du comité local de Saint-Denis
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D’habitude et selon le thème abordé nous sommes reçus par le secrétaire général, la direction des étrangers, le préfet à l’égalité des chances ou les préfets eux-mêmes. Nous sommes donc amenés à penser que les problèmes connus par les Roms ne sont traités que sous l’angle sécuritaire : c’est une discrimination.
L’intervention policière de ce 21 juin sur le terrain dit Coignet, renforce notre conviction. En effet, les forces de l’ordre sont intervenues violemment sur ce terrain selon les témoignages que nous avons recueillis. Le terrain a été quadrillé par plusieurs cars de police tôt le matin. Les enfants ont été regroupés au centre du terrain, les femmes sorties par la force de leur lit et les adultes emmenés dans les cars pour la notification d’obligation à quitter le territoire français (OQTF). Les baraquements ont été ouverts avec brutalité et force. Un appareil photo a été enlevé par la force à un militant. Des commentaires de nature discriminatoire ont été tenus par certains agents.
Ce terrain faisait l’objet depuis une année d’un travail concomitant de la Plateforme régionale d’Accueil, d’Information, d’Orientation et de Suivi (AIOS) pour les habitants des bidonvilles, gérée localement par Adoma, et de bénévoles associatifs. Plusieurs familles signalées lors de la rencontre à la préfecture étaient signataires d’une convention dans le cadre de cette Plateforme et en processus d’emploi ou d’accès à un emploi déclaré, Adoma s’étant engagé à faire le maximum pour leur proposer un logement. Monsieur Lefebvre avait en outre proposé aux militants associatifs de leur signaler les « personnes vulnérables ».
A la surprise générale, des OQTF ont été distribuées à toutes les familles, quelle que soit leur situation en regard de la plateforme officielle, leur durée de séjour, leur vulnérabilité.
Le comité local du MRAP de Saint Denis s’indigne de la politique de la préfecture de Seine-Saint-Denis, particulièrement violente et stigmatisante à l’égard des Roms. Elle montre une fois de plus l’incohérence d’une politique qui d’un côté engage des dépenses pour favoriser l’insertion et l’accès aux droits de personnes en situation de précarité, et de l’autre détruit tous les efforts engagés par des distributions d’OQTF ou des expulsions des bidonvilles.
Il demande que les promesses tenues lors de la réunion du mercredi 25 mai soient au minimum tenues. Cela commence par la levée des OQTF pour ces citoyens européens pour la plupart en voie d’accès à l’emploi, ou ayant droit à un titre de séjour pour d’autres raisons, dont la situation n’a pas raisonnablement pu être examinée sérieusement lors de cette distribution violente.
Le 21 juin 2016